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La principale raison pour son départ: le climat politique toxique et les centaines de messages de haine reçus pendant la campagne électorale.
Louis-Philippe Bourdeau a rencontré Rébecca McCann afin de discuter des raisons l’ayant poussée à dénoncer la situation.
«C’était vraiment plus fort que moi, je devais le dire. Pendant des semaines, j’avais encaissé à répétition pas juste des commentaires, mais des insultes. J’étais épuisée de me taire», a-t-elle témoigné.
Mme McCann ajoute que le climat s’est envenimé au fur et à mesure que la campagne électorale progressait. Si elle ne prenait pas la situation au sérieux au départ, la réalité l’a rattrapée. «Rapidement, les dizaines de commentaires se sont transformées en centaines et centaines et centaines par publication que je faisais. Ça a pris une tournure hostile», déplore-t-elle.
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«J’ai reçu des commentaires comme quoi je devrais me vider de mon sang, comme quoi j’étais une salope. Ça allait jusqu’à me souhaiter que je me fasse violer», raconte Mme McCann.
D’après les observations de Mme McCann, plus de 95% des commentaires haineux qu’elle a reçus étaient rédigés par des hommes. Pour la plupart, ces messages visaient son corps ou son apparence physique. «C’est quoi le message qu’on envoie aux femmes qui veulent se lancer en politique?» s’insurge-t-elle.
Rébecca McCann souligne que son expérience de cette année et celle de 2014, alors qu’elle avait 22 ans et qu’elle se présentait dans la circonscription d’Outremont, sont complètement différentes.
«Par contre, il y a un bémol à apporter. J’étais beaucoup plus présente sur le terrain, beaucoup plus active sur les réseaux sociaux. Mais quand même, je peux vous assurer que le climat n’était pas aussi hostile qu’en ce moment. Le climat politique s’est vraiment dégradé dangereusement», explique-t-elle.
La Sûreté du Québec (SQ) indique avoir procédé à une trentaine d’arrestations en lien avec des signalements sur sa ligne d’urgence à la disposition des candidats de la dernière campagne électorale provinciale, selon les chiffres obtenus par Noovo Info.
Un total de 66 infractions criminelles sont en lien avec ces arrestations, alors que la SQ dit avoir reçu un total de 217 signalements, pour la plupart «non fondés», et plusieurs d’entre eux n’ont pas été retenus car ils ne traduisaient pas un danger pour les candidats.
Selon Mme McCann, ces chiffres ne sont pas du tout représentatifs de la réalité. Très peu de plaintes ont été transmises d’après elle. «Quand j’entends 200, j’aurais pu en avoir 200 moi-même. Et il y avait plus de 600 personnes qui se présentaient aux élections», souligne-t-elle.
Elle n'a pas déposé de plainte.
Pour l’entrevue intégrale, visionnez la vidéo.
Avec de l'information de Guillaume Théroux et Marie-Michelle Lauzon, Noovo Info.