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Dans ce second reportage, Alexandra Paré s'est entretenue avec une intervenante de la Montérégie qui a pu devenir famille d'accueil, même si le CIUSSS refuse de confirmer la pratique.
Bien que le CIUSS de l’Estrie CHUS ne permette pas à ses employés d’offrir un foyer à un jeune qu’ils ont déjà supervisé pour des raisons de conflits d’intérêts, dans d’autres régions, ce privilège est accordé.
Les assouplissements pour répondre au manque important de familles d’accueil sont gérés de façon très différente d’un CIUSSS à l’autre au Québec.
Une dizaine d’intervenantes de la Montérégie ont par exemple confirmé être actuellement familles d’accueil de proximité pour un jeune du même territoire.
Il s’agit d’une façon de faire que la direction du CISSS de la Montérégie Est dit ne pas appliquer.
«Afin d’éviter tous conflits d’intérêt potentiels, les employés, intervenants et gestionnaires œuvrant pour la Protection de la jeunesse sur le territoire de la Montérégie, ne sont pas autorisés à devenir une ressource de type familiale pour notre établissement (RTF)», a fait savoir le CISSS.
À voir également : Le combat d’une intervenante de la DPJ pour devenir famille d’accueil
Une intervenante rencontrée par Alexandra Paré qui est devenue famille d’accueil n’offre pas le même son de cloche. Selon elle, le fait qu’elle ait voulu accueillir un enfant a eu un impact considérable sur celui-ci.
«Dans sa vie, ça ne lui est pas arrivé souvent d’être choisi, confie-t-elle. Je pense que le fait que j’ai été son intervenante, que je ne l’ai jamais oublié et que je l’ai choisi, je n’ai pas la prétention de dire que j’ai guéri des blessures, mais peut-être que j’ai mis un petit baume et il le méritait amplement.»
De son côté, la présidente provinciale de la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec, Geneviève Rioux, est prête à ce que les intervenantes deviennent famille d’accueil, mais pas à n’importe quel prix.
«À la Fédération, ce qu’on dit c’est pourquoi pas, à condition que les critères ministériels, que tout ce qui est contrôle qualité, les interventions, les suivis, tout ça, soit le même que n’importe quelle famille d’accueil, indique Mme Rioux. Ce n’est pas parce qu’on est intervenante qu’on est une bonne famille d’accueil.»
Mme Rioux souligne également s’inquiéter que le fait que des intervenantes supervisent des enfants situés dans d’autres régions mettent beaucoup de poids sur leurs épaules et alourdisse leurs horaires déjà bien chargés.
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L’intervenante rencontrée par notre journaliste se réjouit toutefois de sa situation et espère qu’elle se répétera pour d’autres enfants.
«Il faut arrêter de s’enfarger dans des limites administratives et commencer à penser humainement. Il faut faire autrement pour un magnifique résultat. Je pense que ça devrait se faire ailleurs aussi, parce que c’est une magnifique réussite.»