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Ce chiffre provient d’un article scientifique signé par trois chercheurs rattachés à des universités canadiennes, soit Thomas Elliot (École de technologie supérieure), Benjamin Goldstein (Université McGill) et Sylvain Charlebois (Université Dalhousie).
«Il y a du gaspillage constamment, c’est un problème chronique au Canada», souligne Sylvain Charlebois qui estime que le système de la gestion de l’offre y joue un rôle important.
«Les producteurs sont incités à produire davantage, ils remplissent leur quota. On ne peut pas mettre une valve sur une vache, on s’entend, donc on produit ce qu’il faut, mais on ne s’attarde pas à gérer les surplus», explique M. Charlebois.
Selon l’étude publiée dans la revue spécialisée Ecological Economics ce gaspillage aurait pu nourrir plus de 4,2 millions de Canadiens chaque année.
«[…] Les producteurs de lait ne peuvent plus nier qu’il y a un problème.»
Les données sont toutefois remises en doute par le président des Producteurs de lait du Québec qui affirme que plus de 50 % des fermes produisent actuellement sous les quotas.
«Les seuls moments où l’on voit du lait disposé au Québec, c’est dans les tempêtes de neige quand le ministère des Transports ferme les routes», affirme Daniel Gobeil.
Le fait de jeter une grande quantité de lait à évidemment un impact direct sur les consommateurs puisque le processus permet de garder le prix du lait élevé.
«Le prix du lait industriel est le plus cher au monde, au Canada. Le prix qu’on vend au fabricant pour faire du yogourt ou du fromage, c’est le plus cher au monde. C’est sûr qu’on ne veut pas parler de gaspillage parce qu’on reconnaîtra qu’on produit trop et qu’on n’essaie pas de diminuer les prix», explique Sylvain Charlebois.
Le président des Producteurs de lait du Québec souligne pour sa part que les producteurs laitiers ont accès à un programme de dons de lait lorsqu’ils estiment être en surproduction.
«Les producteurs de lait sont payés pour faire ces dons. Nous, on parle de surplus de production, c’est d’autre chose», nuance M. Charlebois.
Sylvain Charlebois croit que pour mettre fin au gaspillage de lait il faut que le procédé devienne illégal. Il croit aussi que les producteurs devraient être forcés de rendre publique la quantité de lait gaspillé.