À compter du samedi 4 novembre, l’établissement situé sur l’avenue Mont-Royal procédera à la liquidation de ses milliers de titres avant de fermer boutique. Une «lourde perte» pour les habitants du secteur, déplore une cliente. Une nouvelle inquiétante pour le cinéma québécois, ajoute une autre personne à l’intérieur du magasin.
Toujours passionné
Après avoir tout fait pour garder son commerce en vie, Luc Major, épuisé, a réalisé que cette belle aventure, qui aura duré une quinzaine d’années, doit prendre fin.

«J’aime encore ça. Si j’avais pu continuer, j’aurais continué… Mais ce n’était plus tenable», a confié le propriétaire du club vidéo à Noovo Info.
Malgré un travail acharné, chose qui aurait permis à sa boutique de survivre plus longtemps, M. Major indique que le manque de clients et le déclin du DVD lui ont forcé la main.
«À un moment donné, j’ai travaillé 955 jours d’affilée de 11h30 jusqu’à 22h. Fériés inclus», a-t-il affirmé.
«C’était rendu fou. Je ne sais pas comment j’ai fait...»
Depuis quelque temps, M. Major a par ailleurs réalisé que son club vidéo s’est davantage transformé en une sorte de musée, alors que des parents y emmenaient leurs afin de leur montrer comment ils «regardaient des films lorsqu’ils étaient jeunes».
Les clubs vidéos condamnés à s'éteindre?
Bien que les citoyens déplorent la fermeture de ce vestige, elle était inévitable, estime Martin Lefebvre, professeur en études cinématographiques à l’Université Concordia. Selon lui, cette fermeture ne veut pas dire «grand-chose» pour l’industrie du cinéma.
«Si les clubs vidéos rapportaient énormément d’argent à l’industrie, ils seraient encore là», a-t-il lancé.
De son côté, Luc Major semble serein de fermer boutique, lui qui compte prendre une retraite bien méritée à la suite de la vente de liquidation.
Voyez le reportage de Sabrina Rivet dans la vidéo.