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Il faut dire qu'une quantité impressionnante de pluie est tombée sur le secteur au cours des dernières heures.
«On a entendu des bruits vers 3h30 du matin, quelque chose du genre. On est descendus au sous-sol et ça avait refoulé encore une fois, explique Conrad Lauzier, 84 ans. Aussi pire que la semaine passée, on en a eu environ deux, trois pouces en bas», poursuit-il
À quelques maisons de là, coin Wood et Portland, Ali Roostaee n'en revient pas de devoir recommencer le même ménage. Les traces d'eau sont encore bien visibles sur les murs à notre arrivée, et l'humidité au sous-sol est quasi intolérable.
«J'ai vu comme une espèce de rivière qui sortait on ne savait pas d'où, mais dans tous les chambres et dans tout le sous-sol, presque partout», explique-t-il, encore secoué.
«Dans le fond, le problème c'est qu'on ne sait pas quoi faire [...] Le niveau de risque de contamination, ça c'est le plus important parce que ce n'est pas quelque chose qu'on voit instantanément. C'est quelque chose qui peut se manifester dans une semaine, dans trois mois ou dans six mois. Les dommages financiers, ça on ne sait vraiment pas ce qu'on va faire», dit Ali Roostaee, sinistré.
Si les résidents conviennent de la nécessité des travaux qui ont cours sur leur rue, ils s'insurgent contre le manque de communication de la Ville de Sherbrooke.
«On aimerait ça qu'il y ait des gens qui nous renseignent plus. Qu'est-ce qu'on doit faire? Où est-ce qu'on doit demander de l'aide? Je ne le sais plus, dans le sens que c'est un désastre! En plus, la température ne nous aide pas », critique une autre résidente dont le tapis du sous-sol a dû être arraché.
«Personne. Personne n'est passé cogner à ma porte pour me dire: 'Eest-ce que vous avez besoin d'aide?''» renchérit Ali Roostaee, qui précise toutefois avoir reçu la visite d'un employé de la Ville pour constater les dégâts.
Une autre résidente, voisine des sinistrés, craint elle aussi un refoulement chez elle. Elle invite directement la mairesse de Sherbrooke à intervenir dans le dossier. «Évelyne, notre chère Évelyne pour qui on a voté, on aimerait ça qu'elle prenne soin de nous autres un petit peu plus, parce qu'on est du monde nous autres aussi», lance Pauline Robichaud.
Devant la possibilité de réclamations à venir, la Ville n'a pas souhaité commenter précisément sur les causes des refoulements. Néanmoins, la mairesse dit sympathiser avec les résidents.
«On a demandé, pas plus tard qu'aujourd'hui, d'intensifier les communications. ll y en avait beaucoup qui avait été fait, accroche-portes, page web dédiée... Ce sont des très gros travaux qu'on a dans ce secteur-là pour essayer de corriger une situation qui était problématique depuis très très très longtemps. C'est sûr que ça vient bousculer les gens dans leur quotidien et créer des désagréments », explique Mme Beaudin.
Dans la journée de mercredi, la Ville a fait appel à un plombier qui avait pour mission d'installer des clapets anti-retour pour les maisons où la problématique s'est produite.
Chez Conrad Lauzier et sa conjointe, mercredi matin, une équipe de Phoenix intervention après sinistre était sur place. Le propriétaire, Daniel Pellerin, a vu la tempête parfaite dans les conditions de la nuit de mardi à mercredi.
«Quand il y a un orage électrique, de fortes pluies qui durent plusieurs minutes et une rue fragilisée par les travaux, c'est certain qu'il va se passer quelque chose », lance-t-il. « On vit en communauté avec des équipements collectifs, c'est sûr que quand on se branche à la collectivité il y a une fragilité qui s'installe. Maintenant, il y a des systèmes anti-retour qui sont assez performants, mais il faut savoir que ce n'est pas infaillible non plus», conclut M. Pellerin.