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Le gouvernement refuse toujours de parler d'une «crise du logement», mais sur le terrain, les organismes d'aide aux locataires constatent, encore une fois, une hausse des tentatives d’évictions et de reprises de logement déjà, en ce début d’année.
À quoi faut-il s'attendre pour 2022? Plusieurs intervenants estiment que la tendance n'ira pas en s'améliorant, car Québec trainerait de la patte dans le dossier.
Un reportage de Louis-Philippe Bourdeau pour Noovo Info.
«Le mois de janvier constitue la saison des reprises et des évictions, a expliqué l’avocat spécialisé en droit du logement et chargé de cours à l’UQAM, Daniel Crespo Villarreal. On remarque une recrudescence par rapport à l’année passée, par rapport à il y a deux ans.»
Le quartier défavorisé de Parc-Extension, à Montréal, n’a pas été épargné par la hausse du cout de la vie, alors que plusieurs citoyens sont obligés de quitter l’endroit où ils ont habité pendant plusieurs années.
«Il y a de nouveaux propriétaires qui acquièrent des immeubles et qui cherchent à se débarrasser des locataires», a mentionné André Trépanier, responsable des droits des locataires du comité d’action de Parc-Extension.
C’est le cas de Léa Normand, qui doit se battre pour garder son appartement. De son côté, le propriétaire souhaite voir tous les locataires de son immeuble évincés, lui qui voudrait construire un nouvel immeuble à côté.
«On lui a répondu par courriel en lui disant : non. On n’est pas d’accord de partir et ensuite il nous a envoyé un courrier recommandé à la fin 2021. Puis cette fois-ci, il nous disait qu’il fallait qu’on parte pour le 30 aout 2022. On a donc ouvert un dossier au tribunal du logement.
«C’est beaucoup de stress, admet la locataire. On doit se battre ou s’apprêter à quitter un logement qu’on aime. Trouver un loyer abordable...»
«On s’est aussi mariés dans ce logement-là, se souvient Mme Normand. On a envie de rester ici et on ne comprend pas pourquoi il aurait envie de faire ça.»