Début du contenu principal.
Se confiant sous le couvert de l’anonymat, une mère dit avoir appris par le biais de la série documentaire Père 100 enfants que le géniteur de sa fille est l’un des trois donneurs en série issus de la même famille, qui a engendré plus de 600 enfants au Québec, et ce, grâce au don de sperme artisanal.
«Ça m’a fait un choc. Ça m’a pris beaucoup de temps pour réaliser le tout», a-t-elle raconté lors d’un témoignage troublant sur les ondes de Noovo Info. «Je l’ai appris en novembre et c’est récemment que j’ai décidé de m’ouvrir sur la situation.»
La mère de famille affirme que sa fille de 7 ans souffre de rachitisme hypophosphatémique — une maladie transmise génétiquement — en raison du donneur, connu sous le nom de M. Z dans Père 100 enfants, une enquête des journalistes de Noovo Info Marie-Christine Bergeron et Maxime Landry.
M. Z aurait menti sur plusieurs aspects de sa vie afin de pouvoir donner du sperme et être ainsi le géniteur de plusieurs enfants dont la santé serait affectée.
«Ça va au-delà du mensonge. Tu mets très consciemment la vie d’un enfant en danger. J’ai entendu dire qu’il y avait beaucoup de problèmes de santé issus de ces dons.»
Les mères victimes des trois donneurs en série demandent justice. Elles souhaitent désormais se tourner vers les tribunaux afin de freiner M. X, M. Y et M. Z.
Une campagne de sociofinancement a été lancée sur la plateforme GoFundMe pour les aider à payer une action en justice. «Il faut que ça arrête», affirme la mère à Noovo Info.
Selon l’avocate Jessica Lelièvre, les mères «ont de très bonnes chances de succès si elles veulent aller de l’avant avec une injonction».
«À courte échéance, il serait possible d’obtenir du tribunal des ordonnances qui empêcheraient ou limiteraient ces hommes à donner du sperme», a dit Me Lelièvre.
De son côté, le documentaire Père 100 enfants a choqué et ébranlé la Direction nationale de santé publique, qui se penche sur une façon de minimiser les risques liés aux dons de sperme artisanaux.
Des experts du Québec travaillent actuellement avec ceux de Santé Canada pour fixer – enfin – un maximum de dons par personne. Mais pendant ce temps, les trois hommes «peuvent continuer à donner», déplore Me Lelièvre.
«Il faut mettre en place quelque chose pour les stopper», a-t-elle conclu.
La série Père 100 enfants est disponible sur la plateforme Crave.
Voyez le reportage de Marie-Pier Boucher dans la vidéo ci-contre.