Le Canada — et par extension, le Québec — n’a plus la réputation d’être aussi accueillant qu’il l’était pour les étudiants internationaux, estime le principal de l’Université Bishop’s, Sébastien Lebel-Grenier. Il pointe du doigt les nouvelles restrictions à l’obtention d’un permis d’étude, d’abord au fédéral puis au provincial.
«Ce climat négatif est perçu comme une marque de rejet de plusieurs candidats internationaux, qui ont l’option d’aller dans d’autres pays», soutient M. Lebel Grenier.
L’Université de Sherbrooke a une lecture différente de la situation. À pareille date, l’établissement observe une baisse de 60% des candidats internationaux.
Toutefois, l’UdS avait connu des années fortes en 2023 et 2024 grâce à la promotion des bourses liées au programme Opération main-d’œuvre du gouvernement du Québec.
De plus, malgré la récente baisse des demandes d’inscription, la croissance se maintient depuis plus de cinq ans à l’Université de Sherbrooke.

La diminution des étudiants internationaux pourrait toutefois se faire sentir sur les maîtrises et les doctorats, précise la vice-rectrice aux études et aux relations internationales, Christine Hudon.
La situation «pourrait mettre en péril plusieurs projets de recherche», avance-t-elle.
Impact sur le Québec
Le Québec a besoin du «talent» des étudiants internationaux, argumente le principal de Bishop’s.
La diminution des candidats «aura un impact sur notre société, sur notre capacité d’être compétitif, d’être innovant et d’être des créateurs de richesse», soutient M. Lebel-Grenier.
Après avoir suivi des programmes de trois à quatre ans à Sherbrooke, la «plupart» des étudiants ont appris le français et souhaitent rester au Québec, ajoute-t-il.
Cette situation se traduit également par une perte de revenu. L’Université Bishop’s avait été exemptée de la hausse des frais de scolarité pour les étudiants provenant des autres provinces canadiennes, mais l’effet paralysant de cette menace a toujours des effets sur le nombre d’inscriptions.