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«Théoriquement, mes genoux étaient os sur os, explique-t-il à Noovo Info. J’étais constamment sur les anti-inflammatoires, comme des Smarties.»
Confortablement installé dans la pièce qu’il nomme «son chalet», à la chaleur d’un foyer au bois, le vétéran nous confie que ça aura pris quatre ans après sa sortie des Forces armées canadiennes avant qu’il puisse être opéré. «Quatre ans de douleur et de mobilité réduite», nous confie-t-il.
Steve Fréchette qualifie pourtant son état d’urgent à sa sortie de l’armée, lui qui devait subir une reconstruction totale des deux genoux. «Ç’a pris deux ans avant que j’aie un médecin de famille, soutient-il. Pourtant, je suis sorti des Forces avec une condition médicale qui était supposée avoir un suivi.»
Ce n’est encore que deux ans après que le président sortant de la filiale 235 Chicoutimi de la Légion royale canadienne a pu voir un spécialiste. Un mois plus tard, il se faisait opérer à un premier genou.
En décembre prochain, c’est son second genou qui subira enfin le même sort.
Au cours de sa carrière, il a œuvré en cuisine et dans le secteur de l’alimentation. L’ancien combattant a été déployé à quelques reprises, dont en Israël et en Bosnie-Herzégovine.
Steve Fréchette comprend la frustration qui peut amener des vétérans à poser des actions comme faire une grève de la faim pour dénoncer les lourdeurs administratives.
C’est que, selon les Coops de l’information, un ancien combattant originaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean en était mardi à sa septième journée de grève de la faim pour ces raisons.
«Pour quelqu’un qui a besoin de traitements maintenant et pour qui une nouvelle étape est toujours plus compliquée que l’autre, ça devient lourd», martèle Steve Fréchette.
Le député bloquiste de Jonquière, Mario Simard, ne comprend pas que les délais puissent être si longs et réclame plus d’accessibilité aux services. «Ce n’est pas normal, dans un pays du G7, que des individus aient à se battre avec l’État pour avoir accès à des services», clame le député.
De son côté, Steve Fréchette se console en se disant que son problème n’est que physique, puisqu’il considère que c’est beaucoup plus complexe pour ceux qui souffrent de troubles psychologiques.
«Tout ce dont les vétérans ont besoin est de quelqu’un pour les écouter et pour leur donner les outils dont ils ont besoin pour pallier leur problème médical. Ils ne veulent pas une solution miracle qui va les guérir, […], mais au moins donne-moi ma qualité de vie», conclut-il.
Les détails dans le reportage de Johanie Bilodeau.