Un peu plus d’un million de Canadiens seraient d’origine ukrainienne. Ils surveillent de près l’évolution des tensions à la frontière avec la Russie, et le bal diplomatique qui est enclenché depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour calmer le jeu.
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Gregory Bedik est président de l’Association culturelle St-Volodymyr de Montréal. Ses grands-parents ont quitté l’Ukraine et sont passés par la Pologne, par l’Allemagne et par la Belgique avant de s’établir au Canada en 1957. Roman Serbyn est historien et professeur retraité de l’UQAM. Ses parents ont quitté l’Ukraine après la Deuxième Guerre mondiale. Notre journaliste Camille Laurin-Desjardins a discuté avec eux du potentiel conflit avec la Russie.
«Espérons que l’histoire d’une grande guerre ne va pas se répéter. C’est suicidaire. Une autre guerre mondiale serait une guerre nucléaire», anticipe Roman Serbyn.
Le professeur à la retraite trouve bien entendu la situation très grave, mais n’est pas surpris de la tournure des événements. «Ce que Poutine essaie de faire, c’est continuer ce que Staline avait commencé, mais qu’il n’a pas terminé. C’est-à-dire de transformer l’empire russe en un état homogène et consolidé de Russie.»
«Ce que me fait de la peine, d’ajouter Gregory Bedik, c’est que les consulats de Grande-Bretagne, du Canada et des États-Unis sortent de Kiev pour aller à Lviv. C’est complètement un mauvais signal.»
Tous deux surveillent avec attention ce qui se passera au cours des prochains jours, surtout dans le contexte où Vladimir Poutine a signifié de pas vouloir attaquer l’Ukraine plus tôt mardi. Mais la crainte demeure présente pour M. Bedik, qui a encore de la famille en Ukraine, des gens qui se disent prêts à «défendre» leur vie, leur maison et leur pays si une invasion survenait.