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Au cours des derniers mois, le récidiviste Yves Beaudoin a été reconnu coupable de contacts et d’incitation à des contacts sexuels sur une victime âgée de moins de 10 ans. Si le délinquant n’avait pas d’antécédents judiciaires au moment des faits qui sont survenus entre 1988 et 1990 à Danville, il a aussi été trouvé coupable en 2019 pour d’autres gestes de nature sexuelle survenus en 2016.
La sentence pour sa dernière condamnation devrait être connue dans les prochaines semaines, et un groupe de mamans de Chaudière-Appalaches tente de recueillir des voix pour ne pas que l'homme se retrouve dans leur municipalité s'il évite la prison.
Depuis qu’il a été accusé pour des crimes de nature sexuelle en 2019, Yves Beaudoin s’est refait une vie à Saint-Cyrille-de-Lessard, et a même ouvert son restaurant. Ce sont des citoyennes de cette municipalité qui ont lancé la pétition, avec l’espoir qu'il soit emprisonné. L’une des initiatrices de la pétition se dit inquiète que cet homme se retrouve à quelques kilomètres seulement de ses enfants. Selon elle, Beaudoin aurait déménagé il y a deux ans à Saint-Cyrille.
«On a des jeunes enfants qui circulent. C'est une très petite municipalité et on le voit se promener comme si de rien n'était. On voulait donc essayer de mettre du poids dans la balance du verdict final», a mentionné celle ne souhaitant pas être identifiée.
Comme la plupart des citoyens de sa municipalité, cette dernière a avoué être dégoûtée d'avoir encouragé le restaurant de cet homme pendant un an. «On trouvait ça plaisant d'encourager quelqu'un qui ouvre un nouveau restaurant, mais finalement, on s'est aperçu de quel type de personne c'était. On ne parle pas seulement d'un délit- c'est un récidiviste.»
La résidente de Saint-Cyrille ignore pourquoi il a choisi de s'établir à cet endroit. «J'ose imaginer que c'est avantageux pour lui de s'éloigner pour éviter qu'on le reconnaisse. Nous, ça a pris deux ans avant qu'on ne s'en rende compte. S'il n'avait pas récidivé, on ne l'aurait jamais su», a-t-elle soutenu.
Lors des représentations sur la sentence à la fin du mois d'octobre, la défense avait fait monter M. Beaudoin dans le boxe des témoins. C'est à ce moment qu'il avait révélé être atteint d’un cancer nécessitant des traitements réguliers. L’accusé avait souligné ne plus être en mesure de travailler pendant certaines semaines. L’avocate du délinquant, Me Anne-Marie Campeau, avait comparé une peine de pénitencier pour son client à «une peine de mort».
«On vous demande une peine avec sursis. Avec l’état de santé qui a drastiquement changé, je pense que c’est nécessaire», avait plaidé Me Campeau devant la juge Hélène Fabi.
Jusqu’à maintenant, plus de 200 personnes ont signé la pétition, et parmi les signatures, on retrouve également des gens qui viennent de l'extérieur de Saint-Cyrille-de-Lessard. «C'est très important qu'il purge sa peine loin de nous. J'aimerais qu'il y ait encore plus de signatures pour qu'elle ait plus de poids», a avancé la citoyenne, qui ne sait d'ailleurs pas si une pétition peut avoir un impact dans la sentence d'un délinquant sexuel.
On devrait connaitre le sort d'Yves Beaudoin au cours des prochaines semaines, mais d’ici là, l’initiatrice de la pétition souhaite que le message se rende jusqu’aux oreilles de la juge Hélène Fabi. Elle a le choix et le pouvoir de protéger ses enfants. Je souhaite donc qu'elle parle au nom des enfants et qu'elle utilise le pouvoir qui lui est décerné dans son choix final.»