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L'inflation a atteint 5,7% sur 12 mois, et ça fait mal.
Cela fait aussi en sorte que pour garder les employés et en recruter de nouveaux, certaines entreprises sont plus agressives sur le salaire et les conditions de travail. Et tout ça peut avoir un impact sur les coûts des biens et services, ce qui pourrait faire en sorte que l’inflation ne soit pas que temporaire.
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Le risque de cercle vicieux est présent, selon le professeur en économie de l’UQTR Frédéric Laurin. «Plus les prix vont monter, plus les salariés vont demander des augmentations de salaire pour compenser. Mais plus il y a d’augmentations de salaire, plus les coûts des entreprises vont augmenter, ce qui fait que les entreprises vont vouloir encore plus répercuter ça sur les prix », explique-t-il.
En janvier dernier, le salaire moyen avait augmenté de 3,1% au Québec sur 12 mois, pour atteindre 1110$ par semaine, selon Statistiques Canada. L’augmentation moyenne était encore sous la barre de l’inflation, qui était à 5,1 % pour cette période.
Toutefois, certains secteurs ont connu des hausses plus importantes. Par exemple, les travailleurs des services professionnels, scientifiques et techniques ont vu leurs salaires augmenter en moyenne de 7,1% pour atteindre 1613$ par semaine. Le secteur du commerce au détail a également eu des hausses significatives de salaire, 8,4 % pour atteindre 702 $ par semaine, toujours selon Statistiques Canada.
À Shawinigan, le président-directeur général de Bionest Technologies Pierre Saint Laurent est bien au fait de la situation.
«On vit ça au quotidien. Les gens sont sollicités beaucoup», dit-il.
«La pandémie, veut, veut pas, a entraîné un décloisonnement géographique, ce qui fait en sorte qu’on a des gens, ici, à Shawinigan, à Trois-Rivières, qui vont travailler à distance pour des organisations dans les grands centres. Au-delà du salaire de base, on doit s’assurer de développer une enveloppe globale de rémunération», poursuit la directrice des ressources humaines chez Bionest Technologies, Kathleen Bartlett.
À savoir si l’amélioration des salaires et des conditions de travail a un impact sur les prix de ventes, la réponse est oui, mais avec nuance. «Je vous dirais qu’on a des gens qui sont plus productifs, c’est quand même amenuisé au niveau des prix de vente. L’impact le plus important sur nos prix de vente, ce sont les prix de matériaux, la pénurie de matériaux… On parle beaucoup de main-d’œuvre, mais on parle aussi de difficultés d’accès aux matières premières. C’est un enjeu majeur», affirme M. Saint Laurent.
Voyez le reportage complet d'Amélie St-Yves dans la vidéo qui accompagne ce texte