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Pourtant le site est enchanteur, il est situé en bordure du Lac des deux Montagnes, le système de chauffage est bien visible de l’extérieur. Il fait partie des 9 édifices vacants salubres sans projet associé, qui appartiennent à la Ville de Montréal.
Le cabinet de la mairesse Plante a finalement accepté de fournir la liste des adresses et leur évaluation, à condition qu'on les garde secrètes puisqu’il y a risque de squattage ou de spéculation.
Il y a quelques semaines Noovo Info a découvert que la Ville possède une école de rang pour laquelle un appel d’offres est actif, on veut en solidifier la fondation. Lors de son passage, Noovo Info a constaté que la porte n’était pas verrouillée, de sorte qu'on pouvait accéder à l'édifice. On a aussi constaté que les chaufferettes fonctionnaient à plein régime, à l’étage l’eau coulait à temps plein dans les robinets, sans doute pour éviter que les tuyaux ne gèlent.
En face de la rue, il y a une écurie dont on a aussi stabilisé la structure en 2023. Il s'agit d'un investissement de 330 000$, précise-t-on sur une affiche. Un peu plus loin, une autre maison patrimoniale chauffée, les compteurs d’Hydro tournent.
De l’autre extrémité de l’ile, dans Verdun, un ancien garage semble propre et vaste.
De nombreux édifices vides se trouvent dans presque tous les arrondissements de Montréal.
Le conseiller municipal Benoît Langevin accompagne Noovo Info lors de sa visite dans Pierrefonds, c’est sa circonscription et il est aussi porte-parole de l'Opposition officielle en matière de lutte à la pauvreté et à l'itinérance.
Devant l’énorme construction de pierre, il s’insurge de l’inutilisation du site au bord de l’eau depuis 2011. Selon nos documents, l’ancien couvent est jugé «salubre» et son état physique «moyen» exactement comme l’édifice des Jardins Gordon où un refuge d’urgence vient d’être aménagé dans Verdun.
«Que fait l’administration Plante avec tous ces bâtiments dans le contexte où on a une crise du logement, on a de la difficulté à localiser des personnes en situation d’itinérance?» questionne-t-il.
Le 22 janvier dernier lors de la séance du conseil municipal la mairesse lui a répondu que les 76 édifices vacants étaient contaminés «On ne va pas mettre des sans-abris dans des endroits contaminés», avait-elle martelé. Madame Plante avait ainsi admis qu’ils étaient vacants.
La situation a étonné la présidente du regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal, Marie-Andrée Painchaud Mathieu. «Ça nous a surpris parce qu’on travaille avec la ville de Montréal depuis plusieurs années pour trouver des solutions aux problèmes de locaux des groupes communautaires et jamais on ne nous a dit que 80 locaux n’étaient pas utilisés que la Ville possédait. On aurait pu les inclure dans l’inventaire pour trouver des solutions.»
L’organisation se demande pourquoi la liste ne leur a pas été dévoilée.
Selon la liste fournie par le cabinet, parmi les 40 bâtiments libres «sans projet identifié», seulement 3 sont contaminés, donc l’ancien Ilôt voyageur que la Ville vient tout juste de mettre en vente. Neuf sont salubres, parfois en mauvais état, huit doivent être évalués et 13 sont insalubres. La trentaine d’autres sont dans la catégorie «projets en cours ou en cours de décontamination». La majorité des bâtiments sont contaminés ou insalubres.
La cueillette d’images sur le terrain a fait réagir le cabinet qui offre de faire visiter l’un des pires édifices de la Ville classifiés «en très mauvais état».