Début du contenu principal.
Le terrain vague sous les échangeurs de Dufferin-Montmorency avait donc littéralement besoin d'un coup de pinceau.
Le groupe Street Art in Action a reçu le mandat, en collaboration avec Ex Muro et les Passages Insolites, de faire de l'îlot Fleurie un lieu d'art urbain, avec 19 artistes de partout dans le monde.
«Street Art in Action, c’est un organisme dans lequel on a créé une communauté d’artistes, explique la coordonnatrice du projet, Paula Casillas Sánchez. On veut vraiment prendre des artistes du monde entier avec des cultures différentes et changer un peu l’espace et l’esprit de ce lieu.»
Jusqu’au 13 juillet, les artistes s’affairent à apposer leur signature sur les colonnes de béton de ce qui est souvent considéré comme une verrue urbaine à Québec.
«C’est gai, c’est très gai!, s’enthousiasme le peintre belge Sam Laloux. On rencontre des gens, et on se rend compte que le Québec et la Belgique, c’est le même pays, c’est marrant!»
Certains pratiquent le street art depuis leur plus jeune âge. «J’en fais depuis que j’ai 14-15 ans, même avant. Pour moi le street art, c’est tout ce qui part de la canne!», explique Christophe St-Onge Aubut.
Leiga vient de loin, du Brésil pour laisser sa marque à Québec. «Pour moi, le street art, c’est la liberté. C’est s’exprimer par l’art, dans les rues, pour tout le monde.»
L’artiste français de Paris Bebar, quant à lui, croit que le street art démocratise la culture. «Pour moi, la culture, c’est un droit!», affirme-t-il.
La peintre de Québec MC Grou a choisi de profiter de l’occasion pour lancer un message politique. Son œuvre dépeint l’Iranienne Mahsa Amini. «Elle a été tuée en Iran parce qu’elle portait mal son voile. Et en ce moment, il y a le mouvement Femme Vie Liberté en Iran.»
De son côté Paula Casillas Sánchez est persuadée que le projet permettra aux citoyens de se réapproprier l’endroit. «Quand j’ai parlé aux gens du quartier, ils m’ont dit qu’ils ne voulaient pas venir la nuit. Je pense que le street art va faire revivre à travers la couleur et l’art, créer un espèce de musée à ciel ouvert pour tout le monde, que tu peux visiter tranquillement sans devoir payer», conclut-elle.