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Par le passé, la majorité provenait de pays latino-américains, mais on constate l’arrivée d’une vague de travailleurs originaires des Philippines depuis les dernières années.
En Estrie, l’entreprise Cabico, qui se spécialise dans la fabrication d’armoires de cuisine, embauche des Philippins depuis deux ans pour combler son manque de main d’œuvre. Aujourd’hui, 70 employés sont d’origine étrangère, soit le tiers de son personnel.
«Ça devenait de plus en plus difficile de recruter, et ça nous freinait dans la progression de notre entreprise. On a donc pris la décision de faire un mélange des deux sources de recrutement, local et international», a indiqué Annick Boulanger, vice-présidente au département Talent et culture chez Cabico.
Voyez le reportage de Dominique Côté dans la vidéo.
«La vie aux Philippines est très difficile. Je devais gagner plus d’argent afin de pourvoir aux besoins de ma famille. Ici, les gens sont très sympathiques et bienveillants envers leurs employés», a soutenu en anglais Melita, travailleuse étrangère temporaire.
Si les travailleurs parviennent à se sentir à leur place dès leur arrivée, c’est grâce aux nombreuses initiatives d’intégration lancées par l’entreprise. En effet, plusieurs activités sont proposées lorsqu’ils arrivent au Québec.
«Je suis un peu comme leur maman dans leur quotidien. Je leur apprends comment utiliser tout ce qui est lié à leur appartement, les lois en lien avec les véhicules, comment cuisiner ou utiliser le four, par exemple», a souligné Annie Chénard, organisatrice communautaire.
Cette dernière a d’ailleurs été embauchée pour faciliter la transition des travailleurs étrangers des Philippines au Québec.
«C’est un défi immense. C’est de réussir à trouver ce qu’ils aiment faire pour les amener à être vraiment épanouis ici», a-t-elle ajouté.
D’ailleurs, certains employés philippins ont mis sur pied un groupe de musique, le Cabico Band, avec l’aide de leurs collègues. L’idée est née de la passion qu’ils avaient tous pour la chanson et le karaoké.
«Cabico organise des événements pour que nous puissions présenter des spectacles. Nous sommes très reconnaissants qu’ils nous permettent de montrer notre talent en chanson», a fièrement expliqué Luis, travailleur étranger temporaire, qui s’exprime avec aisance en anglais.
Même si leur intégration se déroule bien au Canada, les travailleurs étrangers font face à de nombreuses embûches lorsque vient le temps de renouveler leur permis de travail temporaire.
«Il y a tout un processus bureaucratique qui est assez lourd, et qui met aussi le poids sur les épaules des travailleurs. C’est à eux de renouveler leur visa par eux-mêmes et plusieurs démarches doivent être entreprises», a fait remarquer Jasmin Chabot, coordonnateur au soutien des travailleurs étrangers temporaires chez l’organisme Actions Interculturelles, qui veille à l’encadrement des immigrants.
En effet, les permis de travail temporaires expirent après deux ans. S’ils souhaitent prolonger leur séjour, ils doivent recommencer tout le processus.
«On dit que ce sont des travailleurs étrangers temporaires, alors qu’il y en a qui viennent ici pour plusieurs années. Je crois qu’il faudrait faciliter leur transfert et toute la paperasse pour leur enlever ce fardeau-là.»
Tout comme les organismes œuvrant auprès d’immigrants et de travailleurs temporaires, Cabico souhaite que le gouvernement revoie ses politiques d’immigration afin d’aider à faire face à la pénurie de main d’œuvre au Québec.