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«Pis à chaque fois qu’il y avait une petite affaire, c’est comme si je ramassais une balle de golf. Une balle de golf, c’est pas pesant, c’est inoffensif, c’est pas gros, pis je la mettais dans mon sac. Pis un moment donné quand tu commences à avoir les épaules qui arrondissent, tu te dis, oh, faut que j’en enlève. Mais laquelle je dois enlever?»
Éric Guillemette est un vétéran de l’armée canadienne, qui s’est retiré au grade de capitaine et qui a été déployé pour deux missions en Afghanistan. Aujourd’hui, il mène une seconde vie comme propriétaire du gym Unis Boxe et entraîneur à Val-Bélair.
À ce jour, Éric ne sait pas quel événement, ou quel trauma a été celui de trop, celui qui l’a finalement amené à consulter et à chercher de l’aide. Chose certaine, ça a été un processus difficile pour l’accepter. «On appelle ça monter au deuxième étage, c’est là que les ressources sont. J’étais rendu au grade de capitaine, donc juste de croiser un de mes hommes, c’était dur, intimidant.»
Mais il ne regrette pas de l’avoir fait.
Depuis sa retraite des Forces armées, Éric Guillemette a trouvé un second souffle avec la boxe. Le déclic a été un combat amateur fin 2018, qui l’a sorti de sa torpeur. «Ça faisait trois ans et demi que j’étais en arrêt de travail avec Captain Morgan pis Netflix tous les jours, relate le vétéran. Cinq ans plus tard, je suis propriétaire de mon gym et j’ai l’impression d’être reconnu pour mon talent.» Éric vient d’ailleurs de réaliser son premier combat professionnel à titre d’entraîneur.
Le Jour du Souvenir revêt un caractère à la fois essentiel et douloureux pour Éric. «C’est la journée la plus dure de l’année pour moi. Chaque fois que je vois quelqu’un qui porte le coquelicot quand c’est le temps, je ne me pose pas la question si c’est un fashion statement ou pour les bonnes raisons, juste le fait qu’on le met, c’est une belle reconnaissance. On a perdu 158 hommes et femmes en Afghanistan, mais on en a perdu beaucoup plus après.»