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Une heure avant de grimper sur le ring, Katia Bissonnette et son entraîneur, Denis Gravel, ont été mis au courant que la boxeuse amateure allait affronter une personne trans. C’est finalement M. Gravel qui a tranché afin de protéger sa boxeuse.
«S’il arrive un accident, qui est responsable de ça? Comment prendre une décision éclairée par rapport à ça? Ce n’est pas possible», s’est questionné l’entraîneur lors d’un entretien avec Noovo Info, mardi.
M. Gravel réitère que les personnes trans ont droit à «autant d’inclusivité que tout le monde», mais reproche aux organisateurs du Championnat provincial des Gants Dorés de ne pas avoir fait preuve de transparence. «On a le droit d’être avisé et de prendre une décision en fonction de la réalité qu’on vit actuellement», a-t-il critiqué.
Le Journal de Québec a mentionné que les athlètes transgenres de niveau récréatif ne sont pas dans l’obligation de dévoiler leur identité à Boxe Canada, ni à Boxe Québec, et peuvent compétitionner dans la catégorie qui leur est appropriée.
Interrogée par Noovo Info, la présidente de Boxe Québec, Ariane Fortin, a déploré que l’organisation ne dispose pas de son propre livre de règlements.
«On applique la règlementation de Boxe Canada. L’athlète était inscrite à la compétition et rien ne l’empêchait de concourir», a affirmé Mme Fortin, qui ajoute que Boxe Québec a été mise au courant de la participation de l’athlète trans lors de la compétition seulement.
La présidente de Boxe Québec a révélé qu’un comité de Boxe Canada a travaillé sur une politique afin «d’encadrer les athlètes trans».
Selon la professeure titulaire au département d’éducation physique de l’Université Laval, Guylaine Demers, il est encore difficile de savoir si un affrontement entre une femme et une femme née dans un corps d’homme est réellement injuste.
«Comme on a très peu de données, on n’est pas capable de généraliser et de dire que le déterminant de la performance qui va faire en sorte que ça devient injuste, c’est uniquement la testostérone.»
Le directeur général de Sport’Aide, Sylvain Croteau, le phénomène des athlètes trans devient de plus en fréquent, mais demeure trop récent pour prendre des décisions éclairées quant à cet enjeu complexe et nuancé.
«Il faut reposer sur du vécu, sur de la science, sur de la recherche. Il faut être inclusif, mais il ne faut pas le faire au détriment des participants», a-t-il expliqué.
Voyez le reportage de Pierre-Alexandre Fontaine dans la vidéo.