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Alexandra Landry n’a que quelques souvenirs de son ancienne vie, celle d’athlète de haut niveau, dans son appartement épuré. Les trophées, les vêtements, elle les a laissés dans une boîte chez ses parents. C'est qu'Alexandra a vécu des années d’abus psychologique et physique lors de son passage chez Gymnastique Canada. Son entraîneuse, qu’elle ne veut pas nommer pour le moment, exigeait des répétitions pendant des heures, jusqu’à ce que les athlètes s’effondrent. «On avait des routines à faire et elle répétait la musique jusqu’à ce que ce soit parfait», soutient-elle.
Son poids est rapidement devenu la cible des commentaires de sa coach, qui la pesait avant et après chaque entraînement. «Elle gardait un journal de mon poids. Si on avait un jour de congé, elle me disait: “Si tu ne reviens pas à ce poids-là, je vais le savoir, et il va y avoir des conséquences», témoigne l’athlète. «Elle me disait que c’était honteux pour le Canada d’avoir quelqu’un de ma grosseur dans l’équipe».
Sans cesse comparée à la plus mince du groupe, Alexandra n’en peut plus. Une de ses coéquipières décide de contacter Gymnastique Canada pour leur faire part de la détresse d’une des siennes. On demande à l’entraîneuse de cesser ces commentaires, mais elle aurait demandé à d’autres coachs de parler de son poids à Alexandra à sa place. Presque rien ne change.
Alexandra Landry, qui travaille maintenant en ressources humaines, ne regrette pas l’expérience qui l’a menée aux Olympiques. Or, elle doit maintenant gérer une grande anxiété qu’elle attribue aux mauvais traitements qu’elle a vécus pendant des années.
Crédit: Noovo Info
À l’annonce d’Ottawa de mettre en place un processus de plaintes indépendant, Alexandra Landry rappelle la demande d’une enquête sur les abus dans ce sport, pour faire justice aux athlètes qui ont vécu des abus dans le passé.
Le gouvernement fédéral s’engage par ailleurs à verser jusqu’à 2,1 millions de dollars au Centre de règlement des différends sportifs du Canada (CRDSC).
Gymnastique Canada a réagi à la lettre par voie de communiqué, en disant être du côté des athlètes. «Tous ses partenaires provinciaux et territoriaux pour établir une approche coordonnée aux politiques et aux procédures relativement aux plaintes d’abus et de maltraitance en gymnastique», peut-on lire dans le document. L’organisme n'a pas accordé d'entrevue à Noovo Info, avançant que des annonces seraient faites au cours des prochaines semaines.
Crédit: Noovo Info | La ministre des Sports du Canada, Pascale St-Onge, réagit à la lettre signée par 300 gymnastes.