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Michel Bherer a discuté du dossier mercredi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec le chef du PQ, Paul Saint-Pierre Plamondon.
«On parle de demandes d’asile et malheureusement, avec le cadre juridique existant, qu’on appelle l’Entente des pays tiers sûrs, ça fait en sorte qu'il y a plus de chance de succès en passant par une voie illégale qu’en s’adressant à un poste frontalier. [En tant que demandeur d'asile], si on va dans un poste frontalier en bonne et due forme, on se fait refouler.»
Sur cette photo du 4 novembre 2019, deux hommes du Nigéria traversent illégalement la frontière américaine à Roxham Road à Champlain, N.Y., vers le Canada où la Gendarmerie royale du Canada se tient, à l'arrière, à Saint-Bernard-de-Lacolle, Québec.
Le Parti québécois demande depuis quelques années de suspendre l’entente actuelle et la modifier afin de faire en sorte que tous les postes frontaliers, tout au long de la frontière canadienne, puissent accueillir des demandeurs d’asile et les laisser passer.
«Cette façon de faire permettrait de mettre en place des passages à différents endroits au Canada, notamment à Vancouver et Toronto, et non pas seulement dans un chemin, dans une forêt à Roxham au Québec.»
Paul Saint-Pierre Plamondon souligne qu’il s’agit d’un enjeu important alors que le chemin Roxham est de plus en plus populaire et qu’il existe un racket de passeurs.
«Des gens ont fait miroiter toutes sortes de choses à des personnes à travers le monde qui se prennent des visas de visiteurs, de tourisme aux États-Unis pour immigrer au Canada à travers Roxham. Le phénomène pourrait aller en s’amplifiant, il faut trouver une solution durable.»
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M. Plamondon s’interroge sur le travail de la Coalition Avenir Québec dans ce dossier alors que peu de choses auraient bougé depuis les quatre dernières années. De son côté, le chef de la CAQ et premier ministre du Québec, François Legault, affirme faire des gains vis-à-vis du gouvernement fédéral, maître d’œuvre dans ce dossier.
D’autre part, le Parti libéral du Québec se dit inquiet de la fermeture possible du chemin Roxham qui pourrait pousser des demandeurs d’asile à emprunter d’autres chemins, beaucoup plus dangereux, pour entrer au Canada.
«C’est sur que si on ferme tout et qu’on ne change pas le cadre juridique, en effet il y a des enjeux. Nous ce qu’on prétend, c’est que c’est assez simple de rendre chacun des postes frontaliers un endroit où on peut se rendre et traverser légalement au lieu de faire traverser les gens dans une forêt. La solution elle est là.»
Le gouvernement de Justin Trudeau affirme pour sa part être en négociation avec les États-Unis, mais ne semble pas se diriger vers une fermeture du chemin Roxham.