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Elle s'est fait refuser des soins palliatifs durant trois jours à l'hôpital St. Mary, alors qu'elle souffrait terriblement. C’est ce qu’a rapporté sa fille, Michelle Bourassa, en entrevue avec Marie-Christine Bergeron au bulletin Noovo Le Fil 17, vendredi.
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Au départ, Michelle Bourassa ne savait pas que sa mère était privée de soins palliatifs. Elle dit avoir accompagné trois personnes jusqu’en fin de vie et selon son expérience, le patient ainsi que sa famille ont droit aux soins palliatifs de sédation continue. Mais sa mère, Andrée Simard, avait contracté la COVID-19 et avait été admise aux urgences avant d’être envoyée aux soins intensifs.
«Elle n’a pas pu aller au département de soins palliatifs. Et de ce que j’ai compris, en faisant mes recherches, c’est qu’elle n’avait pas accès à ces soins qui sont dans la loi, des soins requis si c’est ce que la famille veut et c’est un droit», indique Michelle Bourassa.
«Ma mère était vraiment en détresse et on a demandé et redemandé, mais c’était impossible d’avoir un protocole de sédation continue.»
Durant ces trois jours, Michelle Bourassa se sentait impuissante. «C’était extrêmement difficile et douloureux de vivre ça avec elle. En plus de vivre un deuil important et la perte de la femme de ma vie, j’ai dû me battre comme un pitbull, ce qui n’est pas du tout dans ma nature.»
Selon elle, le système de santé est loin d’être celui qu’aurait souhaité son père, Robert Bourassa, fondateur de l’assurance maladie. «Mon père était un grand défenseur des droits de la personne. Pour lui, tous les humains étaient égaux à leur naissance jusqu’à leur mort et dans les soins. S’il a fait l’assurance maladie, c’est qu’il voulait apporter un cadre de soins dans la dignité et dans le respect de l’individu», ajoute Mme Bourassa.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé l’a d'ailleurs téléphoné vendredi pour lui présenter des excuses. Mais selon Mme Bourassa, ce n’était pas à lui de s’excuser.
«L’important ici c’est d’apprendre, de changer les pratiques et de les arrimer aux valeurs de la loi parce que ma mère a été privée de ses droits», estime-t-elle.
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À la suite de cette histoire, les protocoles seront revus par le gouvernement. C’est ce qu’a annoncé la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger.
«J’ai demandé au CIUSSS de revoir les pratiques à l’hôpital St. Mary pour qu’une situation comme celle-là ne se reproduise plus jamais. Je vais m’assurer que les changements soient mis en place et que ça respecte ce à quoi les Québécois ont droit!» a-t-elle lancé sur Twitter.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo.