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Le programme de «Marlyne la p'tite girafe» existe depuis 20 ans et dessert une trentaine de famille chaque année.
Le CISSS des Laurentides a récemment fait savoir que les 14 intervenants de l'installation seront redéployés dans d'autres ressources du réseau.
Les services offerts par les intervenants spécialisés font souvent la différence auprès de leur jeune clientèle et leur famille.
C'est le cas pour Marie-Ève Bérubé, maman du jeune Henry, 4 ans, atteint du trouble du spectre de l'autisme de niveau 3. Henry est non verbal et a besoin d'être accompagné au niveau de nombreux apprentissages.
«Après son diagnostic, ça aura pris un an avant d’être contacté par le réseau public pour avoir des services. Il avait droit à deux heures aux deux semaines et c’était un suivi par une intervenante qui venait à la maison. En deux heures, on ne réussit pas à faire grand-chose, c’était plus du coaching parental», explique Mme Bérubé.
Depuis trois mois, Henry fréquente «Marlyne la p’tite girafe» et reçoit de l’aide via un programme plus intensif, avec plus d’heures de suivi, et il travaille avec un intervenant en formule un pour un.
Pour sa mère, c’est le jour et la nuit.
«Mon fils avant on ne pouvait pas lui demander une simple consigne comme "ramasse tes mitaines" et maintenant on voit plus de contact visuel, il comprend les consignes. Notre vie a totalement changé», raconte-t-elle.
La décision du CISSS des Laurentides de mettre fin au financement de «Marlyne la p'tite girafe» est un coup dur pour Marie-Ève Bérubé et son fils.
«Moi je suis anéantie. On a tellement attendu pour avoir des services adéquats pour nos enfants et là de savoir que ça va être arrêté et qu’il n’y aura pas d’autres enfants qui auront la chance de vivre ce programme…», confie Mme Bérubé.
L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux des Laurentides affirme de son côté que le CISSS des Laurentides est le centre intégré ayant le plus gros déficit budgétaire au Québec et déplore constater plusieurs «décisions de gestion ayant un impact financier.»
Le syndicat a d'ailleurs rencontré la présidente et directrice générale du CISSS des Laurentides, Julie Delaney, le 16 octobre dernier concernant «Marlyne la p'tite girafe».
«On lui a dit que la réorganisation en cours ne tient pas la route, elle va faire perdre énormément l’expertise de nos équipes spécialisée parce qu’on veut éclater les équipes un peu plus partout sur le territoire. [...] On va perdre la proximité des services et l’expertise de l’équipe», déplore Marie-Eve Meilleur de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux des Laurentides.
Selon Mme Meilleur, la PDG du CISSS des Laurentides s'est montrée «ouverte».
Marie-Ève Bérubé espère encore que le CISSS des Laurentides trouve une solution.
«C’est là qu’on en a plus besoin surtout dans les écoles, on sait qu’il y a des problèmes et qu’il n’y a pas beaucoup de personnel, et ce programme-là, il est important pour les enfants, pour être capable de fonctionner en groupe. Je pense que ce n’est vraiment pas la place où couper», conclut-elle.
En réaction, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, explique que cette orientation ministérielle découle d'une étude de l'INESSS qui démontre que l'approche ICI (intervention comportementale intensive) n'est pas à préconiser sur d'autres approches dans les services destinés aux enfants TSA d’âge préscolaire.
«On souhaite plutôt donner des services en fonction des besoins et capacités des jeunes et de leur famille plutôt que d'y aller avec une même formule pour tous. Le service ICI aux jeunes qui le recevaient déjà n’a pas été retiré. Ceux-ci compléteront donc leur processus tel qu’il avait été initialement planifié avec eux et leur famille. Les jeunes qui débutent un processus de services recevront des services dans une approche personnalisée en fonction des besoins et capacités de chaque jeune et de sa famille», a-t-il commenté à Noovo Info.
Les détails dans le reportage de Véronique Dubé.