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Les femmes en portent trop souvent le fardeau et les blessures, mais il y a aussi un tabou: celui des hommes qui sont également victimes.
Emmanuel Leroux-Nega s’est penché sur le sujet.
Les hommes victimes de violence conjugale représentent environ 20% des cas répertoriés. Un sujet si délicat qu'aucun des hommes victimes n'a accepté de nous livrer son témoignage à visage découvert.
«Elle a essayé de me tuer devant mon fils. Les assiettes qui volaient, les couteaux, les bouteilles…», témoigne un homme rencontré par notre journaliste.
L’agente de liaison en violence conjugale du Service de police de Terrebonne Joëlle Laparé souligne qu’il est tout de même moins fréquent de voir des femmes s’attaquer physiquement à des hommes. «C’est plus dans la violence psychologique et émotionnelle, la violence judiciaire, le harcèlement», énumère-t-elle.
Une victime témoigne de son côté avoir été accusée d’actions qu’il n’avait pas posées tout au long de sa relation, qui s’est vite envenimée. Il a conservé plusieurs preuves du harcèlement, dont il est toujours victime.
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«J’ai découvert ce qu’était une crise de panique, l’anxiété. Je ne voulais pas en parler», ajoute-t-il, évoquant les stéréotypes voulant que les hommes soient forts et n’aient pas besoin d’aide.
L’agente Laparé reconnaît que la peur du jugement est très présente auprès des hommes victimes de violence.
«L’un des gros enjeux, c’est que lorsqu’un homme dit qu’il est victime de violence de la part d’une femme, il craint de recevoir l’étiquette de pervers narcissique manipulateur, relève le psychologue et directeur adjoint de l’organisme Harmonie conjugale, Jonathan Loranger On ne veut pas dire que les hommes sont autant victimes que les femmes, on ne parle pas de symétrie de la violence, ce n’est pas ça du tout. Mais on dit toujours qu’il n’y a presque pas d’hommes qui ne sont pas victimes.»
La coresponsable des dossiers politiques des regroupements des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, Louise Riendeau, indique que les femmes aussi craignent de ne pas être crues.
Elle ajoute ne pas nier que des hommes puissent aussi être victimes, mais que ce sont souvent les femmes qui souffrent des pires formes de violence conjugale, comme la séquestration, les agressions sexuelles ou les voies de fait graves.
Pour le reportage intégral, visionnez la vidéo.