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Les radiographies de l’enfant ont révélé huit fractures aux côtes, quatre de chaque côté, ainsi qu’une fracture à chacun des fémurs, a expliqué le Dr Patenaude en salle de cour. Le bébé est toujours en vie, plus d’un an plus tard.
Le type de fractures au fémur que l'enfant a subi - des fractures métaphysaires - sont «hautement spécifiques à une atteinte par des traumas violents, surtout chez des enfants qui ne marchent pas», a décrit l’expert. De manière générale, les enfants qui se blessent en marchant ou en jouant subiraient plutôt des fractures diaphysaires, a précisé le Dr Patenaude.
L’expert a également présenté un article scientifique écrit par des confrères de l’Université d’Harvard, qui dresse une liste des blessures spécifiques aux abus d’enfants.
«On retrouve les deux trouvailles qu’on a pour notre patient. Les lésions métaphysaires et les multiples fractures de côtes qui sont postérieures», a rapporté le Dr Patenaude.
Le type de fractures aux côtes ou encore aux fémurs que présentaient l’enfant pourraient-elles avoir été causées par l’accouchement? «Je n’ai jamais vu ça en 30 ans», a répondu l’expert, à la question de la procureure de la Couronne.
En contre-interrogatoire, le spécialiste s’est notamment fait demander s’il existait des études qui ont analysé les possibilités qu’un enfant, même issu d’un accouchement tout à fait normal, puisse présenter des fractures métaphysaires. «Non. Ce ne serait pas éthique», a répondu l’expert, soulignant que d’exposer inutilement les nouveau-nés aux rayons X pouvait poser des risques.
Si le témoin a indiqué n’avoir jamais vu en 30 ans de pratique une fracture métaphysaire à la naissance, en contre-interrogatoire, l’avocat de la défense Alexandre Tardif lui a toutefois fait dire que certains de ses collègues avaient déjà écrit sur le sujet.
«Ce que le ministère public voulait prouver avec ce témoin-là, c’est que les blessures, les fractures qui ont été vues sont hautement spécifiques à la maltraitance», a expliqué la procureure de la Couronne, Me Marilène Laviolette, en mêlée de presse sur l’heure du dîner.
Le quatrième jour du procès s’est terminé abruptement, jeudi, en début d’après-midi. Alors qu’une autre experte était attendue pour poursuivre les audiences, les deux parties ont demandé une suspension de 30 minutes.
À leur retour en salle de cour, les avocats de la Couronne et ceux de la défense ont été conviés dans le bureau de la juge Julie Beauchesne, sans toutefois que les médias puissent être informés des raisons de cette rencontre.
Les demandes d'entrevue pour expliquer la situation ont été refusées par les deux parties.
Voyez le compte-rendu de Guillaume Cotnoir-Lacroix dans la vidéo.