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Les conséquences peuvent être majeures sur le long terme, selon une psychoéducatrice. En effet, plusieurs séquelles peuvent apparaitre au cours de la vie d’une victime, même si ce n’est pas dans l’immédiat.
«Le facteur le plus déterminant chez les enfants et les adolescents [lorsqu’on dénonce], c’est d’être cru. Les séquelles peuvent être immédiates et peuvent aussi être à long terme, ou encore on pourrait ne pas les voir à court terme et qu’elles apparaissent plus tard», affirme Geneviève Clements, qui est également directrice clinique au Centre Résilia à Sherbrooke.
Cette dernière énumère d’ailleurs les quatre principales séquelles observées chez des victimes de violences sexuelles, dont le stress post-traumatique, des sentiments de dissociation, des symptômes dépressifs, ainsi que des comportements sexuels inappropriés.
Sébastien Richard, qui a lui-même été victime d’une agression commise par un prêtre en 1977, parle d’une tendance à l’époque au sein de l’Église catholique d’ignorer les dénonciations des enfants.
Voyez le reportage de Dominique Côté dans la vidéo.
«J’ai été agressé en mai 1977, et en septembre, je l’avais toujours comme enseignant, à ma grande surprise, en septembre. Lorsque je l’ai dénoncé, il a été retiré du collège pour cette année-là, et il est revenu quelques années plus tard.»
M. Richard, qui est porte-parole des victimes des religieux de la Congrégation de Sainte-Croix, soutient que les agresseurs n’étaient ni réprimandés ni obligés de faire une thérapie, et si c’était le cas, «c’était des thérapies de façade, et par la suite, on les déplaçait ailleurs.»
La sexualité des enfants reste encore taboue, selon la directrice clinique du Centre Résilia, qui travaille avec des enfants et des adolescents victimes de tous types de violences. «Il y a aussi tout l’aspect de la stigmatisation liée à l’homosexualité qui freine la dénonciation. Encore en 2023, ces enjeux sont très présents», avoue Mme Clements.
Avec les recours collectifs qui s’accumulent contre les institutions religieuses, les victimes se sentent de moins en moins seules, admet la psychoéducatrice, mais les statistiques le démontrent encore, selon elle : c’est une faible proportion d’elles qui dénoncent ces actes, et encore trop de gens qui ont vécu des agressions ne le diront jamais.