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Le propriétaire aurait refusé de s’attaquer au problème et lui aurait également annoncé une hausse de loyer de 200 $, ce que Casimir Victor refuse.
«Ça a pris un an avant que le propriétaire vienne ajuster l’eau. Ça coulait toutes les nuits et parfois ça débordait, explique M. Victor. Pendant ce temps, je paye toujours mon propriétaire en argent liquide et il ne me donne jamais de reçu. Et finalement, il veut augmenter mon loyer cette année.»
Casimir Victor montre une souris capturée dans son logement. Crédit photo : Noovo Info
M. Victor pense que c’est après avoir mentionné les problèmes à son propriétaire, que celui-ci a décidé de le poursuivre devant le Tribunal administratif du logement pour loyer impayé.
Parce qu'il est là, le problème : Casimir Victor prétend avoir payé en plein le loyer le premier du mois, mais puisqu'il paye en argent comptant et qu'il n'a pas de reçu pour le prouver, la juge a tranché en faveur du propriétaire dans une décision rendue le 16 mai dernier.
Le tribunal a donc ordonné à M. Victor de payer la somme de 5942, 50 $, soit la somme que son propriétaire affirmait qu’il lui devait en arrérages de loyer.
Le bail de Casimir Victor est donc immédiatement résilié et il se trouve sans logement à la veille du 1er juillet.
Pour le Comité logement de Montréal-Nord, c'est une situation fréquente, où les propriétaires haussent le loyer ou trouvent des raisons pour poursuivre leurs locataires afin de les pousser hors du logement.
L’organisatrice communautaire du Comité logement Montréal-Nord Mélissa White estime qu’il s’agit d’une éviction déguisée. «Des propriétaires qui vont chercher des moyens pour évincer leurs locataires qui ne paient pas cher en loyer, j’entends souvent ça. C’est un des moyens, d’accuser le locataire de ne pas avoir payé son loyer, parce que celui-ci n’a pas les preuves ou de reçu, par exemple», déplore-t-elle.
«Dans nos contacts avec l’Office municipal, nous n’avons pas été en mesure d’obtenir de l’aide de leur part. D’ailleurs, j’ai d’autres cas que M. Victor et c’est très inquiétant, souligne Mme White. Ces gens-là risquent de devoir faire appel aux services d’organismes en itinérance.»
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Et même si la Ville de Montréal avance qu'il existe des solutions pour les Montréalais sans logement dans le cadre d'Opération 1er juillet, il demeure qu'il faut être éligible à des critères auxquels M. Victor ne répond pas, parce que son bail a été résilié. La seule option qui s'offre à lui pour le moment : les centres d'hébergement pour personnes en situation d'itinérance.
«Le mois de juillet, je dois déménager, et je dois aller où? Sans aucune aide nécessaire, sans personne pour m’héberger, déplore M. Victor. Je vais perdre toutes mes affaires personnelles. Ça me rend tellement anxieux, je suis incapable de dormir.»
Casimir Victor habite dans le même 1 et demi depuis sept ans. Crédit photo : Noovo Info
Malgré tout, Casimir Victor n’abandonne pas. Il continue à chercher un logement en vue du 1er juillet, notamment sur Marketplace. La recherche n’est toutefois pas aisée et demeure coûteuse.
«J’ai envoyé sept messages pour des appartements et j’ai eu sept visites. Mais à chaque fois, ça m’a coûté 50 $ pour des vérifications de crédit, raconte M. Victor. Je me sens tellement seul et anxieux. Parfois, je me demande comment ça peut m’arriver à moi.»
Noovo Info a tenté de joindre le nouveau propriétaire de M. Victor par téléphone, mais au moment de publier ce reportage, nous n'avons pas reçu de retour.