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Économie

Wealthsimple lance une carte de crédit

Elle intensifie ses efforts pour défier la domination des grandes banques canadiennes.

Une capture d'écran de l'application Wealthsimple sur un téléphone intelligent à Toronto, le lundi 17 juin 2024.
Une capture d'écran de l'application Wealthsimple sur un téléphone intelligent à Toronto, le lundi 17 juin 2024.
Ian Bickis
Ian Bickis / La Presse canadienne

Wealthsimple lance mercredi sa première carte de crédit et une ligne de crédit, intensifiant ainsi ses efforts pour défier la domination des grandes banques canadiennes.

L’expansion comprend également l’ajout des dépôts de chèques mobiles, des virements télégraphiques et des traites bancaires au compte chèques lancé en 2020, lorsque l'institution a commencé à se diversifier pour offrir la gamme complète de services financiers offerts par les banques.

Wealthsimple, qui a débuté il y a plus de dix ans en se concentrant sur la gestion automatisée des placements, a longtemps insisté sur le fait qu’elle ne souhaitait pas devenir une véritable banque, et le directeur commercial Paul Teshima indique qu’elle n’envisage toujours pas de le devenir.

«Nous souhaitons continuer à nous appuyer sur le fait que, sans licence bancaire, nous pouvons proposer des solutions intéressantes et variées», explique-t-il.

Il souligne l’un de ces avantages: l’entente conclue par Wealthsimple avec dix banques pour conserver les dépôts de ses clients, leur offrant ainsi une couverture de la Société d’assurance-dépôts du Canada pouvant atteindre un million de dollars.

Les nouvelles offres de Wealthsimple, présentées mercredi, comprennent sa carte de crédit avec remise en argent de 2 %, tandis que sa ligne de crédit sera offerte à des taux aussi bas que 4,45 % lors de son lancement d’ici la fin de l’année. (Le taux préférentiel actuel est de 4,95 %.)

Les clients pourront également se faire expédier des traites bancaires sans frais, et utiliser le solde de leur compte Wealthsimple comme garantie pour des prêts.

Les grandes banques dominent

Cependant, même si Wealthsimple ajoute des fonctionnalités, on ignore quelle part de marché l’entreprise pourra conquérir aux six grandes banques, soit la Banque Royale, la TD, la BMO, CIBC, la Banque Scotia et la Banque Nationale.

Les Canadiens sont connus pour être réticents à abandonner les grandes banques: ces six banques contrôlent plus de 90 % des actifs bancaires sous gestion.

M. Teshima cite les résultats d’une enquête commandée par Wealthsimple à Angus Reid, montrant qu’un quart des répondants étaient insatisfaits du système bancaire actuel et que 38 % avaient envisagé de quitter leur grande banque au cours de l’année écoulée, ce qui laisse penser qu’il existe une demande pour des solutions alternatives.

Il rappelle que Wealthsimple a déjà démontré qu’il est possible d’inciter les gens à transférer leurs comptes de retraite, ce qui suscitait auparavant le scepticisme de certains.

«Nous avons démontré qu’en investissant massivement dans la technologie et en travaillant avec nos clients, nous rendons ce processus aussi fluide que possible, et nous adoptons donc une approche très similaire pour le compte chèque.»
- Le directeur commercial Wealthsimple, Paul Teshima

Il s’attend à une forte demande pour la carte de crédit que Wealthsimple a déployée discrètement en phases de test au cours de l’année écoulée, car c’est de loin le produit le plus demandé par les clients.

L’entreprise a également démontré une demande pour son compte combiné de dépenses et d'épargne, avec environ un quart de ses plus de trois millions de clients déjà inscrits.

L’activité des comptes à intérêt élevé a explosé ces dernières années, les taux ayant dépassé les 4 %, mais M. Teshima affirme que la demande persiste malgré la baisse des taux.

«Lorsque nous avons lancé notre compte chèques à intérêt élevé, il a généré pour nous une forte croissance de nouveaux clients et des milliards de dépôts. Nous le considérons donc comme une forte demande, et même si les taux d’intérêt sont plus bas, je pense que les clients s’y intéressent toujours», indique-t-il.

«Le compte chèques est la base, mais il est ensuite possible de le transférer rapidement et facilement vers l’endroit où l’on souhaite obtenir un rendement plus élevé. C’est l’avantage d’avoir une plateforme unique.»

Ian Bickis
Ian Bickis / La Presse canadienne