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Un score bien en deçà de ses rivaux François Legault et Paul St-Pierre Plamondon, mais que le chef a tout de même tenté de relativiser.
Le chef conservateur, Éric Duhaime, a obtenu 77% d'appui lors du congrès de son parti qui s'est déroulé en fin de semaine à Lévis. Un score bien en deçà de ses rivaux François Legault et Paul St-Pierre Plamondon, mais que le chef a tout de même tenté de relativiser.
«Le fait que vous brassez votre chef un peu, qu'il y a un peu de contestation (...) je ne vois pas ça comme quelque chose de négatif. Je vois ça comme le fait qu'on est devenu un vrai, un grand parti démocratique. Je ne m'attendais pas à moins que ça de votre part», a-t-il lancé aux militants conservateurs réunis au Centre des congrès de Lévis.
«Oui, on fait des erreurs, mais oui, on va apprendre et oui, on va s'améliorer. Vous avez soulevé de saines critiques sur l'organisation du parti et moi comme chef je m'engage à ce qu'on fasse beaucoup mieux à l'avenir», a ajouté M. Duhaime.
Selon lui, les résultats décevants de l'élection de 2022 ont eu un impact sur le résultat du vote de confiance. `Quand on a moins d'expérience politique, nos attentes sont parfois plus grandes', a dit le chef conservateur en point de presse après son discours. Lors du dernier scrutin, le Parti conservateur du Québec (PCQ) a obtenu 13% des votes, mais n'a fait élire aucun candidat.
Plus de 300 délégués des différentes associations locales se sont prononcées sur leur chef lors du congrès.
«C'est juste une fraction des membres qui sont présents, ce sont les plus impliqués, mais aussi les plus revendicateurs. Ça explique que le résultat est légèrement plus bas que nos estimations auprès des membres», a affirmé une source conservatrice proche du chef.
À la fin de son allocution devant les militants, Éric Duhaime a lancé un message d'unité. «Le seul pourcentage qui compte c'est 100%, car on est 100% conservateur, on est 100% unis, on est 100% déterminé (...) Nos vrais adversaires ne sont pas dans la salle, ils sont avec la CAQ.»
Les militants se sont levés pour applaudir et scander: «É-ric, É-ric!»
L'ancien candidat dans Beauce-Sud, Jonathan Poulin, a affirmé samedi qu'il sentait du «mécontentement» à l'interne. Selon lui, le chef dirige trop le parti en solitaire. Malgré cela, M. Poulin pense qu'Éric Duhaime est encore l'homme de la situation et son discours de dimanche l'a convaincu.
«Je suis ultra-satisfait du discours du chef que je viens d'entendre. Ce n'est pas un discours avec des œillères. C'est un discours qui fait le bon diagnostic, mais là il faut envoyer un message d'unité», a-t-il affirmé.
L'ancien candidat conservateur dans Argenteuil, Karim Elayoubi, a indiqué qu'il aurait été inquiet de voir trop d'unanimité sur le leadership de M. Duhaime. «J'aime mieux un parti où les gens peuvent réfléchir par eux-mêmes. Des votes staliniens à 98%-99% comme la Coalition avenir Québec, ça ne démontre pas une grande vitalité démocratique», a-t-il soutenu.
Une source conservatrice a toutefois qualifié le score de 77% de «faible» et souhaite qu'Éric Duhaime en tire les conclusions nécessaires. «J'espère que le chef va arrêter de manger la puck pour lui seule», a-t-elle indiqué par texto.
Depuis vendredi, on tentait de baisser les attentes autour du vote de confiance du chef. Éric Duhaime avait dit qu'il s'attendait à un score «correct».
Certains militants pensaient tout de même qu'il aurait pu dépasser la barre du 80%.
En mai, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a obtenu un score de 98,6%. Deux mois plus tôt, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, avait atteint 98,5%.
En 2005, Bernard Landry avait démissionné de son poste de chef du PQ, humilié par un score de 76%. Neuf ans plus tôt, Lucien Bouchard avait choisi de rester chef, malgré un appui de 76,7%.
Durant la fin de semaine, les militants ont débattu et adopté plusieurs propositions sur des sujets comme l'énergie, la santé ou encore l'économie.
Le chef conservateur a toutefois insisté sur une seule proposition, soit celle de retirer les mots «Équipe Éric Duhaime» du nom officiel du parti. Les membres ont accepté la proposition à la quasi-unanimité. Selon Éric Duhaime, cela avait pour objectif de montrer que le PCQ n'est pas le parti d'une seule personne.
D'ailleurs, la nouvelle présidente du parti, Chantal Dauphinais, qui a été élue dimanche, a fait campagne avec un tract dans lequel on pouvait lire: «Le PCQ ne doit pas être le parti d'un seul homme.»
Le congrès a aussi été l'occasion d'annoncer la création de son aile jeunesse qui sera nommée Génération Ambition.
La fin de semaine a été ponctuée par plusieurs problèmes techniques et d'importants retards sur le programme. Le dévoilement du résultat du vote de confiance devait se faire dimanche à 13h30. Or, ils ont plutôt été connus aux alentours de 16h.