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«Les enfants sont abasourdis par presque tout. Ça nous rappelle que chaque petite chose peut être importante et ça nous force à voir la vie à travers leurs yeux.»
Edith Lemay et Sébastien Pelletier sont arrivés en Afrique la semaine dernière avec quelques objectifs en tête : dans la prochaine année, le couple souhaite apprendre à ses enfants de nouvelles cultures ainsi que développer leur résilience et leurs liens familiaux.
Ce texte est une traduction d'un texte de CTV News
Mais plus important encore, ils veulent offrir à leurs enfants des «souvenirs visuels» — des souvenirs qu’ils pourront conserver longtemps après avoir perdu la vue.
«Surtout de grands espaces, puisque c’est quelque chose qu’ils vont perdre», rapporte Mme Lemay.
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En entrevue avec CTV News à partir de la Namibie, le couple a expliqué que trois de leurs quatre enfants sont atteints de la rétinite pigmentaire, une rare condition génétique qui cause la perte graduelle du sens de la vue.
Pour Mia, maintenant 11 ans, les problèmes ont commencé alors qu’elle n’avait que 18 mois. «Nous avons réalisé qu’elle ne voyait plus la nuit, explique la mère. Elle fonçait dans les murs ou les meubles.»
Quelques années ont été nécessaires avant de trouver des réponses. Lorsque Mia a reçu son diagnostic, les spécialistes ont recommandé au couple de faire évaluer leurs autres enfants également.
Le petit frère de Mia, Leo, a été épargné, mais les deux plus jeunes enfants, Colin et Laurent, ont reçu le même diagnostic que leur grande sœur. «Nous le savions, car ils ne voyaient pas dans le noir, sauf Leo», raconte M. Pelletier.
La détérioration de la vue de Mia, Colin et Laurent devrait s’accélérer durant l’adolescence avec seulement 10% restant vers la moitié de leur vie. C’est pourquoi il était tout naturel pour la famille de voyage et de voir le monde pendant qu’il était encore temps.
L’idée du voyage est venue lors d’une conversation avec un spécialiste à l’école que fréquentent les enfants.
«Elle nous a dit que la meilleure chose à faire est de remplir leur mémoire visuelle. Elle parlait notamment de voir des éléphants et des girafes dans des livres. Après en avoir parlé entre nous, nous nous sommes dit que nous devrions aller les voir en vrai et créer ainsi des souvenirs qui allaient rester», rapporte Mme Lemay.
Jusqu’à maintenant, le plan de la famille fonctionne: seulement quelques jours en voyage et les enfants ont été ébahis par d’énormes roches, se sont baignés dans de l’eau douce et ont dormi sous un ciel plein d’étoiles sans pollution lumineuse de la ville.
«Nous avons vu des flamants roses aujourd’hui, raconte le père de famille. Les enfants sont abasourdis par presque tout. Ça nous rappelle que chaque petite chose peut être importante et ça nous force à voir la vie à travers leurs yeux.»
Photo: Edith Lemay et Sébastien Pelletier
La famille comptait débuter ce périple il y a deux ans, avant que la pandémie ne frappe et les empêche de décoller. Maintenant que la préparation a été complétée — surtout en ce qui a trait à l’école à la maison — la famille est finalement partie pour cette aventure d’un an.
Après leurs arrêts en Éthiopie et Namibie, ils comptent se rendre à la Zambie par train puis se diriger vers la Tanzanie. Ils aimeraient également se rendre jusqu’en Asie.
«Nous aimerions voir la Turquie et la Mongolie cet été», a dit Mme Lemay.
Le couple croit que ces voyages sont plus qu’une occasion de voir le monde. Ils sont aussi un moyen d’apprendre à se débrouiller et à développer la gratitude.
«Voyager, oui, c’est bien. Nous voyons de belles choses, mais ça peut devenir très difficile. Nous pouvons avoir faim, être fatigués, frustrés et rencontrer des situations difficiles, explique la mère de famille. Nous voulons qu’ils apprennent à chercher la solution, à voir le bon côté des choses.»
Il est possible de suivre le parcours de la famille Lemay-Pelletier sur leur compte Facebook.