Début du contenu principal.
La question de la «flexibilité» des infirmières pourrait enfin se régler.
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a révélé vendredi les recommandations du conciliateur qui seront présentées aux infirmières et professionnelles en soins membres du regroupement syndical en octobre prochain. Si les travailleuses de la santé approuvent ces recommandations, voilà qui pourrait mettre fin au conflit en cours avec le gouvernement Legault.
Le conciliateur impliqué dans les négociations entre les membres de la FIQ et Québec pour une nouvelle convention collective a pris position sur les questions des heures supplémentaires, des primes, des mesures incitatives pour périodes critiques – soit à l’été et pendant le temps des Fêtes –, du rattrapage des chirurgies, de la formation du salaire des candidates à la profession d’infirmière et – surtout – des notions de centre d’activités et de poste.
C’est cette dernière question qui était au cœur des préoccupations des membres dans les derniers développements du conflit de travail, dans le cadre duquel les 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques sont sans convention collective depuis le 31 mars 2023.
«Le conciliateur propose de baliser et d’encadrer la notion de centre d’activités et de poste afin d’assurer la sécurité des soins et de répondre aux inquiétudes des professionnelles en soins», dit la FIQ.
Jusqu’ici, Québec a eu plusieurs demandes ce qui concerne la «flexibilité» attendue des infirmières dans leur mobilité d’un site de travail à l’autre. Les employeurs veulent pouvoir déplacer les infirmières d'unité de soin, voire d'établissement, pour répondre aux besoins. Ce système déplaît aux infirmières qui le voient comme un rejet de leur expertise, «comme si elles étaient traitées comme des pions interchangeables», selon la présidente de la FIQ, Julie Bouchard.
À VOIR ÉGALEMENT | «FIQ you»: des graffitis après une manifestation font réagir à Québec
Or, le conciliateur vient restreindre cette flexibilité dans ses recommandations, en définissant la notion d’établissement de santé. «Dans le contexte de la définition des centres d’activités, la notion d’établissement fera référence à l’organisation du territoire des employeurs actuels (CISSS/CIUSSS/établissements non fusionnés) pour la durée de la convention collective», établit le conciliateur, selon l’information relayée par la FIQ.
Une fois cette définition posée, le conciliateur affirme qu’il ne devrait pas y avoir «40 km entre les installations les plus éloignées d’un centre d’activités d’un même établissement». Pour la mobilité liée à des centres d’activités qui font partie d’établissements différents, le déplacement ne peut être de plus de 30 km, selon le conciliateur.
Les déléguées de la FIQ ont aussi accepté le principe d’intégrer l’équipe volante publique, un concept controversé censé permettre de prêter main-forte dans des régions où les services de santé sont en difficulté.
Voici certaines conditions selon lesquelles la FIQ pourrait participer à l’équipe volante que tente de monter le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Cela convaincra-t-il les membres de la FIQ, qui espèrent améliorer la conciliation de leurs vies de travail et de famille? Les déléguées syndicales ont approuvé ces notions ainsi que les autres recommandations du conciliateur à 96%. Ce dernier propose aussi de rémunérer les salariées à taux double pour un minimum de quatre heures quand ces heures sont effectuées en continuité avec un quart de 12 heures la fin de semaine.
En outre, le conciliateur recommande d’étendre à 20 semaines les primes de périodes dites «critiques», soit l’été du 15 juin au 15 septembre, et pendant les Fêtes du 15 décembre jusqu’au 31 janvier, périodes au cours desquelles «les salariées recevront une prime de 5 % pour les heures travaillées et une prime de 10 % pour les heures effectuées en temps supplémentaire».
La nouvelle offre revue par le conciliateur sera soumise aux membres de la FIQ le 15 octobre prochain lors d’un vote référendaire qui durera deux jours.
Environ 450 déléguées des différents syndicats de la FIQ ont étudié la proposition d'entente présentée par le conciliateur en septembre.
Dans le cadre des négociations, qui durent depuis plusieurs mois, une entente de principe est intervenue entre la FIQ et Québec. La FIQ avait recommandé à ses membres de l’accepter, mais ce sont elles qui l’ont rejetée, dans une proportion de 61%.
Depuis, c’est l’impasse, notamment sur la question d’une plus grande mobilité exigée des infirmières.
La FIQ représente plus de 90% des infirmières dans l'ensemble du Québec.
Avec de l'information de Véronique Dubé et de Julien Denis pour Noovo Info.