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«Il y a des "red flags".»
La «fausse vraie avocate pref du Québec» a-t-elle posé des gestes criminels? L'enquête du Barreau ouverte au sujet de Megan Lalonde peut susciter des interrogations chez ceux et celles qui peuvent avoir des besoins en matière juridique.
Selon Me Chanel Alepin, avocate et associée chez Alepin Gauthier Avocats – on a vérifié, elle est bien avocate –, il existe des «catégories» de faux avocats. Elle vous explique comment les reconnaître et quoi faire si on pense être victime de fraude juridique.
«La première chose qu’on va vouloir savoir, c’est: c’est quoi le nom complet de la personne avec qui on fait affaire?» a commencé Me Alepin dans un entretien avec Noovo Info, vendredi.
Dans certains cas, si on exprime nos doutes auprès de telles personnes, elles pourraient hausser le ton, se fâcher, proférer des menaces. Il s’agit là d’un autre signal qui devrait vous mettre la puce à l’oreille.
Voici les catégories de «faux avocats», selon Me Alepin.
D’abord, il y a les personnes qui font preuve d’une certaine transparence et qui révèlent qu’ils ne sont pas avocats.
«"Je ne suis pas avocat, mais je vais t’aider et ça va te coûter moins cher"», exemplifie Me Alepin. «"J’ai fait mon bac en droit, ma technique juridique; je suis un avocat mais j’ai été radié; je suis à la retraite…"»
Cette décence apparente n’est pas moins dangereuse que quelqu’un qui ne dirait pas la vérité. «Ils n’ont quand même pas la protection d’un vrai avocat», dit l’experte. «S’ils font une erreur, il n’y a pas d’assurance, pas de formation continue; on ne sait pas s’ils sont compétents…»
C’est une autoroute vers des problèmes importants. «Il va arriver quelque chose», assure Me Alepin.
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Ceux-là font vraiment semblant. Ils peuvent publier des stories en se mettant en vedette au palais de justice ou encore prendre du contenu d’articles auxquels ont contribué des avocats pour s’informer et le répéter auprès de vous, illustre Me Alepin. Souvent, «c’est trop beau pour être vrai», car on vous demande de l’argent sans vérifier votre identité, mais les montants semblent moins élevés que de vrais frais d’avocats.
Et l’usage que fait un faux avocat de votre argent peuvent s’avérer très révélateur. Ce devrait être «un gros signe d’alerte» pour un consommateur averti. «Un vrai avocat ne va prendre des sous et les utiliser», prévient Me Alepin. «Il y a des règles balisées quand on prend l’argent de quelqu’un, il faut émettre des factures.
Selon Me Alepin, certaines personnes peuvent avoir l’air d’avocats, mais ne le sont pas. Ces gens peuvent vous aider à accéder à la justice, sans pour autant pouvoir pratiquer le droit légalement.
Ces citoyens n’affichent souvent pas de mauvaise foi, mais peuvent parfois se présenter comme un avocat alors qu’ils ne le sont pas; «quelqu’un en technique juridique, par exemple», note Me Alepin.
«Il n’est pas avocat, mais joue un rôle important dans un cabinet et peut, à moindre coût, aider les gens à faire certaines choses, toujours sous la supervision d’un cabinet», explique-t-elle.
Il y a moyen de prévenir une éventuelle fraude juridique. «Dès qu’on a un doute et qu’on ne veut pas se fier à notre flair, on appelle le Barreau du Québec», dit Me Alepin. «Ils ont une division d’avocats super compétents dédiés à la pratique illégale du droit.»
«Si on est avocat et qu’on a le droit de pratiquer au Québec, on est au tableau de l’ordre», ajoute-t-elle.
Et si on se fait avoir malgré tout?
«Il y a deux autorités à avertir: le Barreau du Québec pour la pratique illégale du droit et la police, parce que c’est de la fraude.»