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Le Québec doit donner un véritable «coup de barre» pour changer la façon dont il s'occupe de ses aînés, selon le Parti québécois (PQ).
Le Québec doit donner un véritable «coup de barre» pour changer la façon dont il s'occupe de ses aînés, selon le Parti québécois (PQ), qui propose notamment de tripler l'offre de soins à domicile.
La formation politique, menée par Paul St-Pierre Plamondon, est catégorique: le système mis en place par la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, qui mise sur la construction de maisons des aînés, ne fonctionnera pas; d'une part parce qu'il est trop coûteux, mais surtout parce qu'il ne bénéficiera qu'à un faible pourcentage des personnes âgées de la province.
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Voyez le point de presse du chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon:
«Le modèle de maisons des aînés va nous amener tout droit dans un mur, tranche M. Plamondon en entrevue avec La Presse Canadienne. Ça ne répond pas aux besoins de la population, ça coûte beaucoup trop cher par personne et ce n'est qu'une infime minorité (des aînés) qui va être en maison des aînés, pendant que la grande majorité voit ses conditions de vie ne pas être à la hauteur du mot dignité.»
Le PQ réclame donc rien de moins que l'abandon du projet de maisons des aînés, qu'il qualifie de «tape à l'œil», pour rediriger les fonds vers l'amélioration des conditions de vie des aînés en perte d'autonomie dans les CHSLD et vers l'augmentation de l'offre de soins à domicile.
Le parti assure qu'il est beaucoup plus important de bonifier l'offre de soins à domicile, puisque «c'est ce que les gens veulent».
Dans son plan «Vivre et vieillir avec dignité», présenté dimanche à Montréal, le PQ promet donc d'investir 2,7 milliards $ par année de façon récurrente en soins à domicile s'il forme le prochain gouvernement, au terme des élections générales d'octobre prochain.
M. Plamondon estime que la proportion de dépenses publiques en soins de longue durée réservée aux soins à domicile est «anormalement basse» et qu'elle devrait être «d'au moins 50 %», cible qui serait atteinte d'ici cinq ans avec la promesse électorale de son parti.
«Il n'y a pas de quoi être fier de la façon dont on traite nos aînés au Québec, estime M. Plamondon. Si on veut que ça change, ça prend un changement de cap complet des priorités et du modèle financier, parce qu'en ce moment, on investit dans le béton et dans l'image.»
Si le PQ compte permettre aux aînés de demeurer plus longtemps chez eux, il souhaite aussi leur offrir plus d'occasions de participer activement à la société.
D'abord, il prévoit mettre en place plusieurs incitatifs financiers pour offrir aux travailleurs qui le souhaitent de demeurer actifs plus longtemps, notamment en permettant l'arrêt des cotisations au Régime de rentes du Québec (RRQ) pour les personnes de 65 ans et plus.
«En d'autres mots, ton salaire vient d'augmenter de 6 %, parce que la cotisation, elle va dans tes poches», illustre M. St-Pierre Plamondon, qui affirme aussi vouloir créer une nouvelle «allocation pouvoir d'achat» de 1000 $ pour les aînés de 65 ans et plus ayant un revenu inférieur à 35 000$.
Pour ceux qui seront à la retraite, le PQ veut leur faciliter la vie en leur donnant accès à plus d'offres de transport adapté -le manque de service privant actuellement des aînés de sortir selon M. St-Pierre Plamondon- et en leur faisant profiter d'un rabais de 20 % lors de leurs sorties culturelles.
Le PQ s'est aussi engagé à déclencher une enquête publique indépendante portant sur la crise dans les CHSLD au cours de la première vague de la pandémie de COVID-19 dans les 100 jours suivant son élection.
Il veut aussi créer un ministère de la Solitude qui serait chargée d'élaborer des politiques publiques pour contrer l'isolement, la solitude et la détresse émotive - en plus de désigner un protecteur des aînés indépendant du réseau de la santé.
«Si on veut sortir des vœux pieux, nous, on va garantir la dignité, indique M. St-Pierre Plamondon. On en fera un droit non négociable. Comment en arriver à ça? Il faut mettre en place un protecteur qui veille à la dignité et aux conditions de vie des aînés. Il faut qu'il y ait des changements législatifs pour donner des garanties.»