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«Si vous êtes d'avis que la situation s'aggrave, alors vous êtes également plus susceptible de croire que la visite papale n'a fait aucune différence vers la réconciliation.»
Un sondage suggère que plus de la moitié des Canadiens considèrent comme une étape vers la réconciliation la récente visite du pape François et ses excuses pour les abus commis dans les pensionnats fédéraux pour Autochtones.
Près de 60% des répondants canadiens au sondage en ligne de l'Institut Angus Reid ont déclaré qu'ils considéraient les excuses du pape comme une étape significative vers la réconciliation; 32% estiment que ces excuses n'ont fait aucune différence.
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Les répondants qui se sont identifiés comme autochtones étaient moins susceptibles de soutenir que les excuses du pape avaient contribué à la réconciliation. Et 36 % d'entre eux ont déclaré que le geste n'avait fait aucune différence.
Le pape François a passé six jours, le mois dernier, à visiter l'Alberta, le Québec et le Nunavut pour ce qu'il a appelé un «pèlerinage pénitentiel». Il s'est excusé pour les sévices infligés aux Autochtones par des membres de l'Église catholique dans les pensionnats fédéraux qu'ils administraient au Canada.
Angus Reid indique que les deux tiers des personnes interrogées qui ont suivi le périple du pape et ses discours au Canada considéraient ses excuses comme sincères.
Environ la moitié des répondants ont estimé que le gouvernement fédéral, les églises chrétiennes et la société en général avaient une part de responsabilité égale dans la création du système des pensionnats et sa longévité.
On estime que 150 000 enfants autochtones ont été enlevés de leur foyer et forcés de fréquenter des pensionnats fédéraux, où la négligence et les agressions physiques et sexuelles étaient endémiques. Plus de 60 % de ces pensionnats étaient administrés par des membres de l'Église catholique.
Le pape François a rencontré des représentants autochtones et des survivants des pensionnats lors de ses escales au Canada, où il a répété ses excuses. Dans l'avion qui le ramenait à Rome, il a qualifié ce qui s'est passé dans les pensionnats de forme de génocide.
Le sondage Angus Reid suggère que les opinions antérieures des répondants sur la relation entre le Canada et les peuples autochtones étaient un facteur important pour déterminer la valeur des excuses du pape vers la réconciliation.
«Si vous êtes d'avis que la situation s'aggrave, alors vous êtes également plus susceptible de croire que la visite papale n'a fait aucune différence vers la réconciliation», a expliqué Shachi Kurl, président de l'Institut Angus Reid.
«Ceux qui croient que cette relation s'améliore expriment plus d'optimisme ou ont le sentiment que oui, ce voyage a représenté une étape significative vers la réconciliation.»
Plus de la moitié des répondants au Canada (58 %) ont déclaré qu'il fallait plus d'enquêtes sur les pensionnats avant que le pays puisse aller de l'avant. On constate par contre des différences entre générations et entre genres sur cette question: les jeunes et les femmes ont déclaré qu'il fallait travailler davantage.
Angus Reid a interrogé en ligne 2279 Canadiens, dont 117 se sont identifiés comme autochtones, du 8 au 10 août. Les experts en recherche et en méthodologie estiment qu'il est impossible d'attribuer une marge d'erreur à un sondage réalisé en ligne, puisque la méthode d'échantillonnage est non probabiliste.