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«Nous assistons à une crise importante en éducation».
Le personnel de soutien scolaire de deux centres de services scolaires est victime d’un important niveau de violence, rapportent leurs syndicats.
Au CSS des Rives-du-Saguenay, une personne sur cinq a subi de la violence physique, et plus d’une personne sur quatre a subi des violences autres que physiques.
La situation est encore plus grave au CSS De la Jonquière, où une personne sur quatre a subi de la violence physique et plus d’une personne sur trois a subi de la violence autre que physique.
Les rapports des CSS indiquent que les élèves sont la source principale de ces incidents. Du côté de la violence physique, elle se matérialise le plus souvent par des coups et des objets lancés. Du côté des autres types d’agressions, on rapporte des cris, des blasphèmes, des sacres et des propos injurieux.
Certains rapportent même des menaces de mort.
«La violence envers le personnel de soutien scolaire est inacceptable, il doit être considéré et traité à sa juste valeur, cela affecte durement. Il faut que ça cesse, il faut protéger le personnel de l’éducation», soutient la présidente par intérim du Syndicat régional des employé(e)s de soutien (SRES-CSQ), Isabelle Blanchette, dans un communiqué acheminé aux médias.
Selon le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire, Éric Pronovost, la pandémie a été un élément déclencheur pour certaines situations violentes en milieu scolaire. «Il y a beaucoup de maladie mentale et beaucoup de situations sur le terrain», a-t-il précisé.
Dans ce contexte, plus de 1530 démissions ont été enregistrées chez le personnel de soutien scolaire dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean au cours des cinq dernières années. Ces départs excluent ceux pour la retraite.
Chez les deux CSS concernés dans ce dossiers, il s’agit de 439 démissions au CSS des Rives-du-Saguenay et de 107 démissions au CSS De La Jonquière.
«Les gens ont atteint un point de rupture avec la violence qui est présente au quotidien», a expliqué Mme Blanchette en parlant des raisons. «Il y a aussi le fait que les postes sont moins attrayants.»
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Les syndicats appellent à une action urgente du ministère de l’Éducation pour résoudre cette situation.
Parmi les raisons soulignées par les personnes ayant quitté leur emploi au sein du personnel de soutien dans les dernières années, la présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire de Jonquière (SPSSJ-CSQ), Nancy Gagnon, note «le manque de reconnaissance, les conditions de travail précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail».
De plus, des emplois plus attrayants sont disponibles pour ces personnes dans la région, et le système scolaire n’est pas en mesure de faire compétition, estiment les présidentes. Elles indiquent également que plusieurs éducatrices spécialisées ont quitté leur place pour un emploi offrant plus d’heures, des charges de travail parfois moins lourdes et un meilleur salaire.
Le salaire moyen du personnel de soutien au Saguenay–Lac-Saint-Jean est de 28 800$, alors que le revenu «viable» dans la région est de 32 077$ pour une personne seule.
Avec des informations de Jade Laplante pour Noovo Info