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Le Néerlandais Max Verstappen a privé le Britannique Lewis Hamilton d'une place exclusive dans l'histoire de son sport en le doublant lors du dernier tour pour terminer au premier rang du Grand Prix d'Abou Dabi.
La saison de Formule 1 la plus dramatique depuis de nombreuses années a pris fin, bien sûr, de la façon la plus dramatique possible, dimanche, lorsque Max Verstappen a subtilisé le championnat des pilotes des mains de Lewis Hamilton grâce à un dépassement lors du tour final du Grand Prix d'Abou Dabi.
Hamilton a mené pendant 51 des 58 tours et n'était qu'à cinq tours de piste d'un huitième titre en carrière, ce qui lui aurait permis de doubler l'Allemand Michael Schumacher au sommet du classement de l'histoire du sport. Puis, un accident a offert à Verstappen et Red Bull une dernière chance.
Ce qu'a pu dire Hamilton à la radio d'équipe après que le Canadien Nicholas Latifi, dans sa Williams, eut été victime d'un accident qui a mené à la sortie du véhicule de sécurité, a été remplacé par un long bip visant à masquer les jurons
Michael Masi, directeur de la course, a pris son temps pour déterminer comment conclure la course avant de choisir, de façon controversée, de tenir un tour final pour décider du titre.
Verstappen a amorcé le dernier tour juste derrière Hamilton et l'a pourchassé au fil des quatre premiers virages du circuit Yas Marina. Il l'a doublé dans le virage numéro 5 et Hamilton a eu une dernière opportunité. Il a placé sa Mercedes à égalité avec la Red Bull de Verstappen dans le virage numéro 9, mais n'a pu le dépasser.
Après la course, Mercedes a déposé deux protêts. Ils ont tous deux été rejetés quelque quatre heures après la course. Cependant, Mercedes a porté la dossier pour reconsidération à la Cour d'appel internationale de la Fédération internationale de l'automobile.
L'un des protêts visait la procédure entourant la relance de la course après la présence sur piste de la voiture de sécurité.
À l'origine, les responsables de course avaient décidé de ne pas permettre aux retardataires de passer devant la voiture de sécurité, ce qui aurait laissé plusieurs voitures entre Hamilton et Verstappen lors de la relance, rendant ainsi la tâche de Verstappen plus compliquée pour rattraper Hamilton sur un seul tour.
Le propriétaire de Red Bull, Christian Horner se trouvait alors en conversation radio avec le directeur de course Michael Masi et lui a dit: «(Mais) nous avons besoin d'un seul tour» pour finir une course correctement.
Masi a alors changé sa décision pour permettre aux retardataires de passer devant la voiture de sécurité.
«Quand tout est dégagé, vous devez libérer la piste, et donc, je pense que c'est un bon point de la part de la direction de la course», a déclaré Verstappen après la course.
Toutefois, de tous les retardataires, seuls Lando Norris, Fernando Alonso, Esteban Ocon, Charles Leclerc et Sebastian Vettel - ceux situés entre Hamilton et Verstappen - ont pu doubler la voiture de sécurité. Daniel Ricciardo, Lance Stroll et Mick Schumacher n'ont pas eu cette permission.
La fin de la course a mis en colère Toto Wolff, le patron de Mercedes, qui a demandé que «le dernier tour soit réinstauré». Masi lui a répondu fermement. «Toto, ça s'appelle une course automobile. Nous voulons une course d'autos.»
L'autre protêt portait sur la façon de conduire de Verstappen avant la relance.
Après sa victoire, Verstappen et Red Bull ont célébré dans un bain de champagne. Verstappen a reçu des étreintes d'autres pilotes - incluant Hamilton et le père de Hamilton - et s'est rendu vers le disc-jockey, où il s'est mis à sauter de joie au son de la musique.
«C'est complètement fou. Mon but, quand j'étais petit, était de devenir un pilote de Formule 1 et d'aller chercher des victoires, de monter sur le podium», a déclaré Verstappen.
«Lorsqu'on fait jouer l'hymne national, vous voulez que ce soit le vôtre. Et quand vous êtes ici et qu'on vous dit que vous êtes le champion du monde, c'est quelque chose d'incroyable et de spécial.»
Verstappen, le seul champion de Formule 1 à courir sous le drapeau néerlandais, a reçu les félicitations, sur Twitter, du premier ministre Mark Rutte. Celui-ci a qualifié la victoire d'historique pour le sport néerlandais. Il s'agit d'une fin appropriée à une saison qui a vu les deux rivaux batailler roue contre roue pendant 22 courses, tenues sur quatre continents, et qui se sont présentés à Abou Dabi à égalité au sommet du classement du championnat des pilotes.
C'était la première fois, depuis 1974, que deux rivaux entamaient la dernière course au calendrier au sommet du classement avec le même total de points.
Au classement cumulatif, Verstappen complète la saison avec 395,5 points, huit de plus que Hamilton. Verstappen a gagné 10 courses, deux de plus que Hamilton.
Hamilton n'a pas participé à la conférence de presse d'après-course avec Verstappen et Carlos Sainz, troisième de la course. Il a donné une entrevue avant la cérémonie au podium et a félicité Verstappen et Red Bull. Hamilton a loué les efforts de Mercedes.
«Ç'a été la plus difficile des saisons. Je suis tellement fier d'eux, tellement reconnaissants de participer à cette aventure avec eux. Nous avons absolument tout donné, nous n'avons jamais abandonné et c'est la chose la plus importante», a déclaré Hamilton.
Red Bull a mérité son premier championnat des pilotes en Formule 1 depuis 2013 lorsque l'Allemand Sebastian Vettel avait récolté son quatrième titre en carrière. Mercedes avait gagné les sept suivants, dont six grâce à Hamilton.
Le Québécois Lance Stroll (Aston Martin) a terminé au 13e rang dimanche, et il a conclu la saison au même échelon du classement général avec un total de 34 points.
«Ç'a été une course capricieuse aujourd'hui et nous n'avons pas pu profiter de la tardive présence de la voiture de sécurité, parce qu'on ne nous a pas permis de passer, ce qui était frustrant et que je n'ai pas compris», a déclaré Stroll.
«Il s'agissait d'une occasion tardive de gagner des rangs et viser, potentiellement, pour des points, après que nous avions pris la décision de passer aux puits. La 13e position n'est pas ce que nous recherchions pour finir la saison et pour mon 100e Grand Prix, mais nous avons appris beaucoup cette année et ça nous placera en bonne position pour l'année prochaine.»
- Ce texte inclut des éléments d'un texte signé par Jenna Fryer, de l'Associated Press