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Les travailleurs sont de plus nombreux à vouloir travailler des semaines de quatre jours. Cette tendance pourrait d’ailleurs nuire à plusieurs employeurs.
Les travailleurs sont de plus nombreux à vouloir travailler des semaines de quatre jours. Cette tendance pourrait d’ailleurs nuire à plusieurs employeurs.
Un projet de loi présenté à la législature de l'État de Californie cette année proposait un taux de rémunération régulier pour 32 heures de travail par semaine, les heures supplémentaires commençant par la suite.
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Cette proposition a toutefois atteint un point mort, faute de soutien, mais pourrait bel et bien être abordée de nouveau en 2023.
L’organisme sans but lucratif 4 Day Week Global, associé à la prestigieuse Université d’Oxford, a débuté un projet pilote d’une durée de six mois, où les employés travaillent quatre jours par semaine «sans perte de salaire».
Plus d’une douzaine d’entreprises aux États-Unis et au Canada participent à cette expérience, alors que 150 organisations et 7000 employés à travers le globe sont impliqués.
Sur les plus de 1000 Américains interrogés par la société de recherche Qualtrics en janvier, 92% d’entre eux ont affirmé qu’ils allaient appuyer leur employeur afin d’adopter des horaires de travail de quatre jours. 79% des personnes estiment que cette nouvelle mesure aiderait grandement en termes de santé mentale et 82% croient que cela améliorerait leur rendement au travail.
Mais est-ce que les employeurs voudront réellement changer leurs horaires?
«J’ai toujours été curieuse quant aux burnout. Ça affecte réellement ceux qui devraient performer», a lancé Lisa Belanger, présidente-directrice générale de ConsciousWorks, situé à Canmore en Alberta. La PDG consulte différentes entreprises sur le bien-être au sein des lieux de travail. Dans sa quête afin de trouver «comment le travail devrait être», Mme Belanger a décidé de tester les semaines de travail de quatre jours par elle-même.
Les résultats de l’étude étaient mitigés, a-t-elle révélé.
«Je crois que je n’ai pas réussi jusqu’à présent à faire ma propre expérience», a expliqué Mme Belanger. Les nombreux voyages d'affaires ou les autres responsabilités liées au travail l’ont souvent empêché de prendre un jour de congé supplémentaire.
«L’une des raisons est que c’est vraiment difficile pour moi, et pour plusieurs personnes, de faire une semaine de quatre jours de travail, c’est que d’autres personnes travaillent lors de cette journée de congé. Alors, vous recevez quand même des courriels importants et vous vous devez de répondre», a-t-elle avancé.
«Les gens réalisent que, même si cela peut être une idée intéressante, il y a des compromis à faire», a déclaré Benjamin Granger, responsable des services-conseils chez Qualtrics. Il explique que la firme de recherche a remarqué des préoccupations chez les consommateurs quant aux changements d’horaire, qui pourraient avoir un impact sur le temps de réponse.
«Mais nous ne sommes pas encore là.»
S'il ne s'agit pas d'une semaine de travail de quatre jours, il existe d'autres moyens d’ajouter de la flexibilité sur les lieux de travail, estime Granger.
En effet, les entreprises pourraient permettre à leurs employés de choisir leurs propres heures de travail à la place du classique 9 à 5, ou de prendre plusieurs pauses pendant un quart.
Moins de 4 employés sur 10 (37 %) interrogés par Qualtrics seraient prêts à travailler des semaines de cinq jours, mentionnant qu'une semaine de travail de quatre jours signifierait qu'ils devraient effectuer de plus longues journées au bureau.
«Je pense qu'il y a beaucoup de travail et de recherches à faire chez une organisation avant de faire ce changement», croit Granger.
Une semaine de travail de quatre jours ou une autre flexibilité dans un lieu de travail pourrait commencer par une série de discussions. M. Granger suggère une analyse de compromis.
Si l'intérêt est fort, l'organisation pourrait lancer un programme pilote avec un petit groupe d'employés avant un déploiement plus large.
Si une semaine de travail de quatre jours n'est pas un avenir rapproché, Bélanger a proposé des idées aux employés et que les employeurs pourraient considérer.
-Des weekends prolongés à quelques occasions. Belanger croit que cela dit que cela permet aux employés de passer du temps sans stresser en se disant que «le travail s'accumule pendant que je suis absent» en raison des vacances plus longues.
-Des vendredis sans réunion ou une réduction générale des réunions.
-Une suspension des courriels et des messages textes. L’envie instantanée de répondre à des courriels professionnels est une chose réelle, rapporte Mme Belanger.
«Vous avez besoin de quelques heures chaque jour où vous ne travaillez absolument pas» pour la santé mentale, ajoute-t-elle.