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M. Maduro a dit mercredi aux journalistes que le parti au pouvoir était également prêt à montrer l'intégralité des feuilles de décompte des voix des élections de dimanche.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro a déclaré qu'il avait demandé à la Cour suprême du pays de procéder à un audit de l'élection présidentielle, après que les dirigeants de l'opposition ont contesté sa revendication de la victoire et dans un contexte d'appels internationaux à publier des décomptes détaillés des votes.
M. Maduro a dit mercredi aux journalistes que le parti au pouvoir était également prêt à montrer l'intégralité des feuilles de décompte des voix des élections de dimanche.
«Je me jette devant la justice», a-t-il affirmé aux journalistes devant le siège de la Cour suprême à Caracas, ajoutant qu'il était «prêt à être convoqué, interrogé et enquêté».
Le principal adversaire de M. Maduro, Edmundo González, et la cheffe de l'opposition, Maria Corina Machado, affirment avoir obtenu plus des deux tiers des feuilles de pointage que chaque machine de vote électronique imprimait après la clôture du scrutin. Ils ont soutenu que la publication des données sur ces décomptes prouverait que M. Maduro avait perdu les élections.
M. Maduro a insisté auprès des journalistes sur le fait qu’il y avait eu un complot contre son gouvernement et que le système électoral avait été piraté, mais il n’a donné aucun détail ni présenté aucune preuve. Il devait s'adresser aux médias nationaux et étrangers mercredi après-midi, sa première conférence de presse officielle depuis les élections.
La pression monte contre le président. Le Conseil national électoral, qui est fidèle à son Parti socialiste unifié du Venezuela, n'a pas encore publié les résultats imprimés des centres de vote, comme il l'a fait lors des élections précédentes.
Le président colombien Gustavo Petro, un proche allié de M. Maduro, s'est joint mercredi à d'autres dirigeants étrangers pour l'exhorter à publier le décompte détaillé des voix. Un jour plus tôt, un autre allié de M. Maduro, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, ainsi que le président américain Joe Biden, ont appelé à la «publication immédiate de données de vote complètes, transparentes et détaillées au niveau des bureaux de vote».
Mme Machado a affirmé que le décompte des voix obtenu par l'opposition montre que M. González a reçu environ 6,2 millions de voix, contre 2,7 millions pour M. Maduro. Ces chiffres sont très différents du rapport du conseil électoral, selon lequel M. Maduro a obtenu 5,1 millions de voix, contre plus de 4,4 millions pour M. González.
«Les doutes sérieux qui ont surgi autour du processus électoral vénézuélien peuvent conduire le peuple vénézuélien à une profonde polarisation violente, avec de graves conséquences de division permanente», a écrit M. Petro mercredi, dans une publication sur le réseau social X.
«J'invite le gouvernement vénézuélien à permettre que les élections se terminent dans la paix, en permettant un décompte transparent des voix, avec la supervision de toutes les forces politiques de son pays et une supervision internationale professionnelle», a-t-il affirmé.
M. Petro a proposé que le gouvernement de M. Maduro et l'opposition parviennent à un accord «qui permette le maximum de respect pour la force (politique) qui a perdu les élections». L'accord, a-t-il ajouté, pourrait être soumis au Conseil de sécurité des Nations unies.
Le Venezuela possède les plus grandes réserves prouvées de brut au monde et s'est autrefois targué d'avoir l'économie la plus avancée d'Amérique latine, mais il est entré dans une phase de chute libre après l'arrivée de M. Maduro à la tête du pays en 2013. La chute des prix du pétrole, les pénuries généralisées et l'hyperinflation qui a dépassé les 130 000 % ont conduit à des troubles sociaux et à une émigration massive.
Plus de 7,7 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2014, ce qui constitue le plus grand exode de l’histoire récente de l’Amérique latine. Beaucoup se sont installés en Colombie.
S'adressant aux journalistes au Vietnam mercredi, le chef des affaires étrangères de l'Union européenne a déclaré que le bloc ne reconnaîtrait pas la revendication de M. Maduro de la victoire électorale sans une vérification indépendante des résultats du vote.
«Ils auraient dû être fournis immédiatement, comme dans tout processus électoral démocratique», a déclaré Josep Borrell.
La Fondation Carter, une institution indépendante basée aux États-Unis qui évalue les élections, a déclaré mardi soir qu'elle n'était pas en mesure de vérifier les résultats de l'élection présidentielle au Venezuela, accusant les autorités d'un «manque total de transparence» en déclarant M. Maduro vainqueur sans fournir aucun décompte individuel des votes.
L'Organisation des États américains devait se réunir mercredi pour discuter des élections au Venezuela.
Les plus proches alliés du parti au pouvoir de M. Maduro ont rapidement pris sa défense. Le président de l’Assemblée nationale, Jorge Rodriguez – son négociateur en chef dans les dialogues avec les États-Unis et l’opposition – a insisté sur le fait que M. Maduro était le vainqueur incontestable et a qualifié ses opposants de fascistes violents.
Pendant ce temps, Mme Machado et M. González ont exhorté leurs partisans à rester calmes et à éviter la violence.
«Je demande aux Vénézuéliens de continuer en paix, en exigeant que le résultat soit respecté et que les feuilles de pointage soient publiées, a dit M. González sur X. Cette victoire, qui nous appartient à tous, nous unira et nous réconciliera en tant que nation.»