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De nombreux records de température maximale ont été battus, notamment au Québec.
La vague de chaleur qui a déferlé au Québec en juin dernier s'explique entre autres par l'augmentation des changements climatiques, estime Environnement Canada.
Selon l'agence fédérale, les températures en journée ont été anormalement élevées du 17 au 20 juin 2024, en plus d'avoir un taux d'humidité élevé. Pendant la nuit, des températures plus chaudes que la normale ont été observées, notamment en raison de l'humidité.
Les valeurs de l’indice humidex ont atteint des niveaux allant d’inconfortables à dangereux, a fait savoir Environnement Canada dans son analyse mardi. Ce qui a pu affecter la santé de beaucoup de monde, notamment des plus vulnérables.
D'ailleurs, de nombreux records de température maximale ont été battus dans l’est de l’Ontario, au Québec et dans les provinces atlantiques. Selon l'agence fédérale, cette vague de chaleur et d'humidité a rarement été observée aussi tôt en juin.
Par exemple, au Québec, Montréal avait enregistré un humidex de 40 le 20 juin dernier avec des températures allant de 30 à 35 °C.
D'ailleurs, de nouveaux records de température maximale ont été enregistrés au New Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador. Environnement Canada a noté une température de 37,6°C le 19 juin à Bathurst (contre 36,3°C le 27 juin 2003), une température de 34,5 °C le 20 juin à Saint John comparé à 34,4 °C le 22 août 1976 et une température similaire à celle de 1996 à Terra Nova avec 35,4 °C.
Environnement Canada prévoit d'ailleurs que l'été 2024 sera chaud. Il y aura des températures au-dessus des normales presque partout au pays sauf en Colombie-Britannique et au Yukon, où les températures seront proches de la normale ou même inférieures à celle-ci. Toutefois, l'agence fédérale est en effet incapable de prédire quoi que ce soit en termes de précipitations pour le Québec, les Maritimes et la majeure partie de l’Ontario.
Cette première analyse est rendue possible grâce à un nouveau projet pilote canadien d'attribution rapide d'événements météorologiques extrêmes, qui, selon les responsables, peut déterminer si et dans quelle mesure le changement climatique a rendu plus probable un événement de chaleur spécifique.
Environnement et Changement climatique Canada est considéré comme l'un des premiers bureaux gouvernementaux au monde à déployer publiquement un outil d'attribution rapide et à l'appliquer automatiquement dans tout le pays, les résultats étant préparés en quelques jours.
Les responsables fédéraux déclarent qu'ils envisagent à terme d'appliquer le programme à d'autres phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les précipitations, et que des travaux sont en cours pour l'étendre également aux incendies de forêt.
Les scientifiques affirment que les études d'attribution peuvent injecter la science du climat dans les débats publics sur des événements météorologiques extrêmes précis lorsque cela est le plus pertinent, tout en soulignant les effets des émissions sur le réchauffement de la planète.
Des centaines d'études d'attribution ont été publiées au cours des deux dernières décennies, s'inscrivant largement dans le même principe général.
Les chercheurs exécutent des modèles climatiques selon deux scénarios, l'un basé sur une simulation d'un climat préindustriel et l'autre basé sur une simulation du climat actuel. Ils comparent ensuite les résultats à une vague de chaleur observée pour déterminer dans quelle mesure elle a été influencée par le réchauffement climatique d'origine humaine.
World Weather Attribution, qui est composé d'une équipe de chercheurs internationaux, a été à l'avant-garde de la science de l'attribution rapide, collaborant avec des scientifiques locaux, y compris ceux d'Environnement Canada, sur des dizaines d'études au cours de la dernière décennie qui ont contribué à normaliser les pratiques de recherche.
Avec les informations de Jennifer Gravel pour Noovo Info et de La Presse canadienne