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La vaccination est obligatoire pour assister en personne aux travaux du Parlement
Le chef conservateur Erin O'Toole refuse d'expliquer l'absence d'au moins quatre de ses députés à la Chambre des communes depuis l'adoption d'une récente motion renforçant la politique de vaccination obligatoire contre la COVID-19 en ce lieu.
Quatre députés conservateurs n’ont pas mis les pieds dans les édifices parlementaires depuis l’adoption d’une récente motion renforçant la politique de vaccination obligatoire contre la COVID-19 en ces lieux.
Le vendredi 26 novembre, libéraux et néo-démocrates ont voté en faveur du format de Parlement hybride qui permet aux élus d’assister aux travaux en personne ou à distance. Ceux qui décident de participer en personne doivent être pleinement vaccinés.
Et ceux qui ont une exemption médicale devaient la faire contrevérifier afin qu’elle soit compatible avec les règles sanitaires de l’Ontario. Depuis, les députés Ted Falk, Cathay Wagantall, Dean Allison et Colin Carrie n’ont pas été vus en personne aux Communes.
MM. Allison et Carrie ont tous deux déclaré par le passé qu’ils n’étaient pas vaccinés parce qu’ils ont une exemption médicale qui les en empêche. M. Falk et Mme Wagantall avaient toujours refusé de dévoiler leur statut vaccinal en public jusqu’ici. Mais lundi, Mme Wagantall a levé le voile sur les raisons qui l’empêchent de participer aux travaux à la Chambre des communes, en personne. « L’infirmière de la Chambre des communes et les ressources humaines avaient besoin de temps pour examiner mon application à la lumière des changements apportés par le gouvernement au mandat (de vaccination obligatoire aux Communes) », a expliqué la députée de la Saskatchewan via le système de téléconférence, en direct de sa voiture.
Mme Wagantall a du même coup soulevé une question de privilège à la présidence des Communes afin de contester l’adoption de la motion du 26 novembre dernier qui, à son avis, brime le travail des professionnels de la santé. « C’est ma profonde conviction que cette action du gouvernement crée un dangereux précédent. Elle permet l’ingérence politique dans ce qui devrait être une prise de décision objective des professionnels de la santé qui nous servent, nous, parlementaires », a-t-elle dit.
L’argument de Mme Wagantall n’a pas convaincu le néo-démocrate Charlie Angus, qui a mis en doute le nombre élevé selon lui d’exemptions médicales dans les rangs de l’opposition. « Il est statistiquement ridicule de laisser entendre qu’un nombre de conservateurs peuvent réclamer des exemptions quand on sait que les cas d’exemptions médicales sont minimes », a-t-il déploré. Plus tôt en journée, le chef conservateur Erin O’Toole n’a pas voulu dire si ces quatre députés participent de façon virtuelle aux débats en raison de leur statut vaccinal. Il a plutôt invité les journalistes à interroger ses députés absents. « Si vous avez des questions pour les quatre députés, posez les questions, mais comme chef, j’ai dit que c’est très important pour tous les Canadiens de se faire vacciner », a lancéle chef conservateur lors d’une conférence de presse lundi matin. Lundi, les quatre députés n’avaient pas répondu aux questions de La Presse Canadienne sur leur absence aux Communes des derniers jours.
Depuis la reprise des travaux, les conservateurs ont toujours soutenu qu’ils favorisaient le retour aux Communes en présentiel plutôt que le format hybride et n’hésitent pas à huer les ministres qui apparaissent, via leurs écrans, à la période de questions. Mais leur chef a défendu le choix de ses propres députés d’utiliser les outils virtuels pour participer aux travaux parlementaires. « Alors que les règles changent, sur la colline, nous allons toujours nous assurer que nous ne fassions pas que respecter, mais que nous surpassions ces règles. Les députés ont la capacité d’accéder au Parlement hybride (...) et tous les députés ont cette flexibilité s’ils ne sont pas à Ottawa, aussi longtemps que l’hybride sera disponible », a déclaré M. O’Toole, en anglais. La semaine dernière, le président de la Chambre des communes, Anthony Rota, a rendu une décision dans laquelle il admet que le Bureau de régie interne a outrepassé ses pouvoirs en imposant la vaccination obligatoire pour accéder aux édifices parlementaires. Il a du même coup dit que les règles n’allaient pas changer, puisque la Chambre a adopté à majorité la motion du 26 novembre dernier. Le président Rota a pris le point de privilège de Mme Wagantall en délibéré et rendra une décision sous peu.