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Dans un rapport de 76 pages publié jeudi, les experts recensent des cas de stérilisation imposée à ces femmes au Québec jusqu'en 2019. Ghislain Picard, chef de l'APNQL, parle d’une réalité relevant du «génocide».
La Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) et de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) rapportent, données à l’appui, qu’«il y a eu des cas de stérilisations imposées, de violences obstétricales et d’avortement imposés chez les femmes des Premières Nations et Inuit au Québec».
Dans un rapport de 76 pages publié jeudi, les experts recensent des cas de stérilisation imposée à ces femmes au Québec jusqu'en 2019.
La collecte de données, réalisée entre mai 2021 et janvier 2022, a permis de recueillir 35 témoignages de personnes issues de cinq nations ou peuples. Plusieurs participantes ont réalisé qu’elles avaient été stérilisées plusieurs années après le moment de l’intervention, alors qu’elles allaient consulter pour leur fertilité.
Parmi les témoignages recueillis, neuf concernent une stérilisation imposée, 13 concernent une stérilisation imposée et d’autres violences obstétricales, six se rapportent à des violences obstétricales sans stérilisation imposée, trois renvoient à un avortement imposé et quatre relatent des actes posés sur un membre de leur famille ou dans le contexte de leur travail.
VOIR LE RAPPORT | Consentement libre et éclairé et les stérilisations imposées de femmes des Premières Nations et Inuit au Québec
L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) a discerné dans les témoignages recueillis — pour expliquer un tel traitement de ces femmes dans le système de santé québécois — «la mise à mal du consentement libre et éclairé des patientes; la méfiance, les craintes et l’évitement des services de santé; le traitement différentiel dans les hôpitaux, ainsi que l’âge des patientes et les circonstances des stérilisations».
À la lumière de ce rapport, l’APNQL dénonce ces pratiques demande qu’elles «cessent immédiatement au sein du système de santé et des services sociaux du Québec».
Ghislain Picard, chef de l’APNQL, parle d’une réalité relevant du «génocide».
Le rapport émet 31 recommandations pour s’attaquer à la situation, dont neuf formulées par des participantes à la recherche, incluant «d’écouter, entendre et croire les femmes des Premières Nations et Inuit qui dénoncent les stérilisations imposées, les violences obstétricales ainsi que les avortements imposés».
Du côté des recommandations formulées par l’équipe de recherche, une d’entre elles détonne – la dernière ligne du rapport.
«Reconnaître le racisme systémique au Québec», peut-on lire.
Le premier ministre François Legault s'est souvent questionné sur l’existence de racisme systémique dans la province — ou du moins, n'est pas d'accord avec sa définition.
Il dû, pendant la dernière campagne électorale dont il est sorti vainqueur sans équivoque, présenter ses excuses à Carol Dubé, conjoint de la défunte Joyce Echaquan, pour les commentaires qu’il a émis au sujet du racisme envers les Autochtones à l’hôpital de Joliette, dans Lanaudière.
M. Legault s’était dit convaincu que «la situation s'est beaucoup améliorée à l'hôpital de Joliette» depuis la mort dans des circonstances troublantes de la mère de famille atikamekw Joyce Echaquan, et les accusait d’entretenir un «débat de mots».
«Ils veulent revenir sur la question du racisme systémique», avait déclaré le premier ministre à la suite de la sortie publique du Conseil des Atikamekw de Manawan, du Conseil de la nation atikamekw et du conjoint de Joyce Echaquan, qui reprochait au chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) d'avoir prétendu que le problème de racisme envers les Autochtones était réglé à l'hôpital de Joliette.
Avec la collaboration de Jennifer Gravel pour Noovo Info
Note de la rédaction: Le deuxième paragraphe de cet article a été ajusté pour mieux refléter les données du rapport. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.