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Bita Haghani, une jeune blogueuse arrêtée en octobre, avait été condamnée à 18 ans de prison.
La prisonnière iranienne que parraine la députée québécoise Ruba Ghazal a été libérée, a-t-on appris lundi. Bita Haghani, une jeune blogueuse arrêtée en octobre, avait été condamnée à 18 ans de prison.
Mme Ghazal a partagé sur les réseaux sociaux lundi soir une photo de la jeune femme entourée de sa famille, avec un bouquet de fleurs dans les mains.
Quelle excellente nouvelle !!! Ça me fait tellement chaud au cœur de savoir que #BitaHaghani, la prisonnière iranienne que j’ai parrainée, est maintenant libre. #FemmeVieLiberté✌🏽🧡 https://t.co/zBC3oVBloc
— Ruba Ghazal (@RubaGhazalQS) February 6, 2023
En entrevue avec La Presse Canadienne, la députée de Mercier précise qu’il est difficile de savoir les raisons pour lesquelles le régime iranien a décidé de la gracier.
«Est-ce que c’est parce que des élus de pays étrangers ont parrainé des prisonniers que les prisonniers sont libérés ? C’est difficile de faire un lien direct, mais ce qui est sûr, c’est que le régime iranien, ce régime violent, totalitaire, sent la pression quand il voit que des élus du monde occidental se mobilisent pour parrainer ces prisonniers», indique-t-elle.
Mme Ghazal avait parrainé Mme Haghani dès le mois de décembre, puis les dix autres élus de Québec solidaire ont à leur tour parrainé des Iraniens le mois dernier.
L’objectif est de protéger ces personnes incarcérées par le régime iranien, à la suite de la vague de manifestations qui a débuté l’automne dernier, en faisant circuler leur histoire sur les réseaux sociaux.
Pour le moment, ils n’ont pas de nouvelles des autres prisonniers, mais Mme Ghazal espérait lundi soir avoir des confirmations «dans les prochaines heures».
Le chef suprême de l’Iran aurait ordonné dimanche une amnistie ou une réduction des peines de prison pour «des dizaines de milliers» de personnes détenues dans le cadre des manifestations antigouvernementales qui secouent le pays, reconnaissant pour la première fois l’ampleur de la répression.
Le décret de l’ayatollah Ali Khamenei, qui fait partie des grâces que le chef suprême accorde annuellement avant l’anniversaire de la révolution islamique iranienne de 1979, intervient alors que les autorités n’ont pas encore précisé le nombre de personnes détenues lors des manifestations.
Membre de la diaspora iranienne, la Québécoise Sherazad Adib se réjouit de la libération de Mme Haghani, mais met en garde contre l’impression que le régime peut donner.
«C’est 100 % de la propagande. Dans le fond, c’est arrêter des personnes injustement puis après leur pardonner», affirme-t-elle.
Mme Adib, qui se mobilise depuis le décès de Mahsa Amini, en septembre, pour appuyer cette «deuxième révolution», rappelle que les campagnes de parrainage ont commencé en Europe.
«Au début, on pensait que ça allait être très symbolique, (mais) je pense que ça a été plus que symbolique, dit-elle. (…) Ça a eu énormément d’effets en sortant leurs noms et en faisant connaître leurs histoires et les raisons pour lesquelles ces gens-là ont été arrêtés et condamnés: (18 ans de prison) pour avoir fait un blogue ou avoir manifesté, c’est juste n’importe quoi, ça n'a pas de sens.»
Plusieurs autres élus, notamment fédéraux, ont également annoncé des parrainages ou prévoient de le faire.
Par ailleurs, la mobilisation se poursuit pour dénoncer le régime iranien, en place depuis le 11 février 1979 lorsque l’ayatollah Khomeyni a instauré la République islamique. Ali Khamenei lui a succédé à la tête du pays à sa mort, en 1989.
Des manifestations sont prévues au Québec et partout dans le monde ce samedi, le même jour que cet anniversaire.
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Mme Adib rappelle que la violence fait partie de «l’ADN» du régime. Elle mentionne notamment des récits de prisonniers faisant état de la situation dans les prisons, et notamment de femmes, victimes d’agressions sexuelles.
De plus, Mme Ghazal souhaite toujours d’interpeller le gouvernement fédéral afin que le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) soit considéré comme une organisation terroriste, une demande de différents groupes représentant la diaspora iranienne.
Avec des informations de l’Associated Press.