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«Cette zone abrite nos deux sommets jumeaux —Les Pitons — qui font partie intégrante de la fierté nationale et de l'identité de chaque Saint-Lucien», indique la pétition.
Une pétition signée par un groupe à Sainte-Lucie, dans les Caraïbes, a recueilli plus de 20 000 signatures. Elle vise à empêcher un cadre québécois de Dollarama, Geoffrey Robillard, d'agrandir sa résidence secondaire au pied d'un site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Ce texte est une traduction de CTV News Montreal.
Geoffrey Robillard est le vice-président principal de la division des importations de la chaîne de détail basée à Montréal et a acheté en 2016 la propriété de 32 hectares d'Anse L'Ivrogne pour 11,36 millions de dollars canadiens. Cette propriété se trouve au pied des pitons volcaniques, dans une zone désignée comme la zone de gestion des Pitons.
Le ministère du Tourisme du gouvernement a indiqué que M. Robillard s'est vu accorder le statut de «développeur approuvé» en 2016 et que les plans définitifs de la maison d'un étage de 265 mètres carrés ont été approuvés en 2018. La construction a commencé l'année suivante.
Le projet a immédiatement suscité un débat, ce qui a conduit à la publication d'une déclaration gouvernementale en 2020.
«À aucun moment, aucun aspect du développement en question n'a été approuvé de manière à menacer la désignation de la zone de gestion des Pitons en tant que site du patrimoine mondial», a déclaré le ministre du Tourisme dans un communiqué.
Les plans pour une deuxième phase de 600 mètres carrés de la résidence secondaire ont initialement été rejetés par l'Autorité de contrôle du développement (Development Control Authority-DCA) de la nation insulaire. La Cour suprême de la Caraïbe orientale a annulé cette décision dans un jugement rendu en juillet et a ordonné à la DCA de réexaminer la demande de développement de Robillard, «à la lumière des observations et directives données par la cour dans ce jugement».
Finalement, la DCA a soutenu que les restrictions en place pour la préservation et la conservation des zones protégées ne peuvent pas constituer une abrogation illégale du droit d'un individu à l'utilisation et à la jouissance de sa propriété, indique la décision du juge de la Cour supérieure, Shawn Innocent.
La Convention du patrimoine mondial de 1972, qui protège les sites contre le développement, est à la base de la protection de la région, précise la décision de la cour, mais la convention «n'a pas été incorporée dans la législation nationale, ce qui est nécessaire pour qu'elle soit légalement protégée».
«À moins que l'État agisse assidûment en prenant les mesures législatives nécessaires pour protéger le patrimoine, Sainte-Lucie pourrait bien perdre son statut de site du patrimoine mondial en vertu de la Convention», a écrit le juge Innocent.
La demande de développement et la récente décision de la cour ont suscité des protestations au sein de la communauté. Un groupe appelé Projet de protection des Pitons (The Pitons' Protection Project) a lancé une pétition en ligne pour stopper la construction et rejeter toute demande de construction future.
«Cette zone abrite nos deux sommets jumeaux —Les Pitons — qui font partie intégrante de la fierté nationale et de l'identité de chaque Saint-Lucien», indique la pétition sur Change.org concernant la résidence secondaire.
«Son existence, son étendue et sa composition menacent la beauté naturelle, la signification historique et le patrimoine de notre peuple et de notre pays. De plus, le plan de développement révèle des limites inconstitutionnelles à l'accès et à la facilité de mouvement des habitants vers la plage publique adjacente à la propriété.»
La zone de gestion des Pitons, qui couvre près de 3 000 hectares, a été désignée site du patrimoine en 2004. Elle comprend deux pics volcaniques reliés par la crête Piton Mitan. Les récifs coralliens couvrent près de 60 % de la zone d'eau où vivent des centaines de poissons et d'autres créatures marines.