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Investissement Québec (IQ) souhaite accorder 4,5 milliards $ en financement d'ici 2027 afin d'accélérer l'innovation et la productivité des entreprises québécoises, qui accusent toujours un retard avec l'Ontario malgré des avancées à ce chapitre.
La société d'État a lancé mardi une nouvelle initiative nommée «grand V» dans le but de stimuler les investissements des compagnies sur le plan technologique.
IQ indique que la croissance de la productivité au Québec est supérieureà celle de l’Ontario depuis 2017, et que l'écart s'est rétréci entre les deux provinces. En 2023, l'Ontario affichait une productivité au travail de 56,7 $ par heure travaillée dans le secteur des entreprises contre 55 $ au Québec.
«Il y a vraiment une accélération de la croissance, de la productivité des entreprises québécoises. Mais on veut aller encore plus loin. Lorsqu'on se compare aux États-Unis, on est vraiment en arrière. Ils ont poussé beaucoup les investissements non résidentiels», fait valoir la présidente-directrice générale d’Investissement Québec, Bicha Ngo, en entrevue.
La nouvelle initiative vise notamment à soutenir l’acquisition, l’implantation ou le développement de technologies innovantes.
«On peut penser à des technologies dans différents domaines. Tout ce qui va toucher le numérique dans l'entreprise, l'automatisation et la robotisation», donne en exemple le vice-président à l'Innovation chez IQ, François Gingras.
Le bras financier du gouvernement québécois propose des prêts à terme d’un minimum de 250 000 $, avec notamment un moratoire sur le remboursement du capital pouvant aller jusqu’à 48 mois selon la nature du projet. Le financement peut aussi prendre la forme d'un investissement en capital-actions. Par ailleurs, aucuns frais d'étude ne seront exigés.
«Notre but, c'est vraiment d'encourager les entreprises à faire le saut. Alors, pour nous, d'être capable de donner des conditions flexibles, c'est un élément qui est fort important», affirme la première vice-présidente en stratégies et communications externes, Gladys Caron.
Les grandes comme les plus petites entreprises pourront bénéficier du programme, tout comme les jeunes pousses.
IQ offrira aussi des services d’accompagnement sur mesure pour aider les entreprises dans la mise en oeuvre de leur projet. Elles pourront également avoir accès à une «boutique virtuelle» comprenant notamment des webinaires.
Citant une étude de Deloitte réalisée en 2020, la société d'État mentionne dans un communiqué que «43 % des entreprises dont la maturité technologique est élevée ont une marge bénéficiaire nettement plus élevée que la moyenne de leur industrie».
L'initiative «grand V» prendra la place des programmes «Productivité innovation» et «Compétivert» lancés il y a quelques années. Ensemble, ceux-ci ont accordé près de 5 milliards $ et soutenu plus de 2000 projets.
IQ souhaite maintenant passer à une autre vitesse et élargir son appui au volet recherche et développement pour de nouveaux produits, équipements ou procédés.
«Au cours des 20 dernières années, le Canada a affiché une baisse de 2 % dans les dépenses en recherche et développement comparativement à une augmentation de 37 % aux États-Unis et de 32 % dans les pays de l'OCDE, expose Mme Ngo. II y a donc un retard pour dire: il faut que les entreprises québécoises dépensent davantage en recherche et développement.»
Le programme «grand V» a aussi pour objectif d'amener les entreprises à prendre en compte l'aspect «durable» dans leurs investissements en productivité, soit sur le plan environnemental ou énergétique.
Par exemple, dans un projet visant à augmenter la capacité de la chaîne de production, l'entrepreneur pourrait intégrer une façon d'améliorer sa performance énergétique, réduire la quantité d'intrants ou réutiliser les résidus découlant de la production, avance Mme Caron.
Les compagnies ne doivent pas non plus négliger la possibilité de devoir se conformer à de nouvelles lois ou règles environnementales au cours des prochaines années.
«Si on ne l'a pas fait en profitant d'un investissement maintenant, on pourrait se retrouver obligé à le faire plus tard et même payer plus cher à ce moment-là», fait valoir Mme Caron.