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Société

Une matinée en montgolfière à l’International de Saint-Jean-sur-Richelieu

Alors que la 40e édition bat son plein jusqu’à dimanche, le journaliste Julien Bouthillier a eu la chance de faire un tour de montgolfière avec un pilote de la région.

La vue d'en haut lors d'un vol en montgolfière.
La vue d'en haut lors d'un vol en montgolfière.
/ Noovo Info

Depuis quatre décennies, le ciel de la Montérégie se remplit de ballons colorés à l’occasion de l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu. Alors que la 40e édition bat son plein jusqu’à dimanche, notre journaliste Julien Bouthillier a eu la chance de faire un tour de montgolfière avec un pilote de la région. Récit d’une matinée colorée.

Le lever du soleil n’est pas encore entamé à 4h45 du matin quand, comme tous les autres passagers des envolées matinales, nous mettons les pieds à l’aéroport de Saint-Jean-sur-Richelieu. 

Au comptoir d’enregistrement, on nous répète qu’on n’est pas assurés de pouvoir voler ce matin, le tout dépend des conditions météo. La montgolfière est une de ces activités qui requièrent des conditions assez précises et favorables. «Ça augure bien pour ce matin», nous confie-t-on toutefois.

On nous remet un numéro, par lequel notre pilote nous appellera après avoir assisté à un breffage technique où les spécificités météo seront notamment abordées. Après quelques minutes, la bonne nouvelle se répand : on a l’autorisation de voler. 

Un homme au regard sympathique arborant une moustache appelle notre numéro: «41», crie-t-il.

On se dirige vers lui pour faire sa connaissance. C’est avec Sylvain Lebeau que nous volerons ce matin. L’homme qui participe au festival depuis 38 ans m’explique le déroulement des prochaines heures que nous passerons ensemble. Il m’avertit rapidement que l’envolée de ce matin sera spéciale et comportera son lot d’aventures. 

En effet, les vents sont trop faibles ce matin-là à l’aéroport pour nous permettre de décoller de là et de se diriger vers un lieu d'atterrissage. Il nous faudra donc embarquer dans la voiture, trouver un autre lieu de décollage et s’envoler avant que la température ne soit trop élevée, en ce matin du mois d’août. 

Arrivés à la voiture, nous faisons la connaissance de l’équipe de poursuite de M. Lebeau. Une équipe composée uniquement de membres de sa famille (sa femme, sa fille et sa nièce) et - fait rare - une équipe toute féminine, me dit-il avec fierté. 

Dans le monde de la montgolfière, l’équipe de poursuite aide le pilote à monter son ballon et le suit à distance durant tout le vol pour venir récupérer la montgolfière lors de l'atterrissage. 

«On sait où on décolle, mais on ne sait pas où on atterrit», m’explique Alexandra Lebeau, la fille de Sylvain qui a effectué son premier vol en montgolfière à l’âge de quatre ans.

«J'ai été longtemps à dire que j'aurais eu ma licence de pilote avant d'avoir mon permis de conduire», nous dit-elle en riant.

 

Une fois à bord du véhicule qui traîne la remorque dans laquelle se trouve la montgolfière, nous mettons le cap sur Notre-Dame-de-Stanbridge, d’où il sera possible de décoller.

Dès notre arrivée dans le champ qui nous servira de piste de décollage, la famille Lebeau s’active pour monter le ballon, leur chorégraphie semble réglée au quart de tour.

«Quand on part les quatre ensemble, on n'a plus besoin de se parler. On sait exactement ce qu'on a à faire», m’explique Alexandra.

En une vingtaine de minutes, l’équipement est monté et nous prenons place à bord de la montgolfière pour s’envoler.

Voir la vie du haut des airs

Ce qui nous marque le plus lors des premières minutes du vol est la douceur avec laquelle la montgolfière vogue vers les cieux.

Nous sommes doucement portés par le vent, sans secousses ni montée ou descente brusque. On atteint rapidement une vitesse de croisière et une altitude impressionnante sans même s’en rendre compte.

Le spectacle qui se dresse devant nos yeux est époustouflant. Nous avons une vue à couper le souffle sur les terres agricoles de la région et sur les autres ballons qui s’envolent tranquillement à leur tour.

«C'est comme un rêve, c'est toute une beauté. C'est dur d'expliquer le feeling en vol, il faut l'essayer», nous dit alors Sylvain, pour qui chaque vol continue d’être spécial, même après toutes ces années.

Lorsque nous passons au-dessus de routes, les travailleurs en route vers le boulot klaxonnent pour nous saluer. Au-dessus d’un champ, une famille de chevreuils nous remarque et semble se demander ce qu’on fait là-haut.

Un atterrissage tout en douceur 

L'un des défis du pilote de montgolfière est de trouver un endroit où se poser de manière sécuritaire, la plupart du temps chez un cultivateur qui permet les atterrissages sur son terrain, en prenant soin de ne pas endommager les récoltes. 

Lors de notre descente, Sylvain Lebeau remarque un gazon aux abords d’un champ dans le coin de Saint-Sébastien. Le propriétaire, qui est à l’extérieur pour regarder le spectacle des ballons qui volent autour de chez lui, nous fait signe qu’on peut atterrir sur son terrain.

Rapidement, l’équipe de poursuite nous rejoint par la voie terrestre et entame le rangement de la montgolfière.

Sylvain et sa femme vont profiter de l’après-midi pour se reposer avant de faire une deuxième envolée en fin de journée.

Le couple, qui travaille dans le domaine de la santé, prend ses vacances de leur emploi principal durant le festival chaque année et fait vivre l’expérience magique d’une envolée à une poignée de chanceux.

Et à voir la passion qu’ils ont, ils ne sont pas près d’arrêter. 

«Je vous dis, si vous avez la chance d'embarquer puis d'essayer, vous ne le regretterez pas», conclut Sylvain. Et, pour l’avoir vécu, nous sommes obligés de lui donner raison.

L’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu se tient jusqu’à dimanche. Des envolées se tiennent quotidiennement au lever et au coucher du soleil, si la météo le permet.