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«Parce que l’avenir de ma génération et de la génération future est en jeu […], un moment donné [les gouvernements] ne peuvent pas rester la tête dans le sable.»
Pendant que les milliers de délégués réunis à la COP15 au Palais des congrès poursuivront leurs discussions, samedi, une grande marche pour le «vivant» prend d'assaut les rues de Montréal afin de «scander haut et fort les attentes de la population envers les gouvernements du monde» qui participent à cette conférence des Nations unies sur la biodiversité.
La Grande marche pour le vivant est organisée par le Collectif de la société civile québécoise pour la COP15, qui regroupe 67 organisations, ses alliés, ainsi que des délégations autochtones du monde entier.
L’objectif de la mobilisation est d’envoyer un «puissant signal» aux pays qui négocient le prochain Cadre mondial pour la diversité, un accord international de premier ordre qui structurera les efforts mondiaux de sauvegarde des écosystèmes pour la prochaine décennie, selon les organisateurs.
«La société civile et l’ensemble de la population ont un rôle primordial à jouer afin d’exiger des pays qu’ils adoptent les mesures ambitieuses et socialement justes que commandent les crises superposées de la perte de biodiversité et des changements climatiques», peut-on lire dans l'avis transmis aux médias samedi matin.
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Les groupes à l'origine de la marche soulignent que leur principale revendication concerne la protection des droits de la personne, incluant la protection des peuples autochtones. Selon eux, la protection de la biodiversité ne peut être accomplie sans respecter «les droits, visions du monde, structures de gouvernances, cultures et systèmes de savoirs des peuples autochtones et des communautés locales dont les territoires abritent une grande majorité de la biodiversité mondiale».
Crédit photo: Marie-Michelle Lauzon | Noovo Info
La journaliste de Noovo Info, Marie-Michelle Lauzon est allée à la rencontre des manifestants pour prendre avoir l’heure juste sur leurs motivations.
«Parce que l’avenir de ma génération et de la génération future est en jeu […], un moment donné [les gouvernements] ne peuvent pas rester la tête dans le sable», a soutenu une manifestante de 13 ans qui y était avec sa famille.
«La Terre est trop CHAUDE pour garder la tête dans le sable.» Crédit photo: Marie-Michelle Lauzon | Noovo Info
«On est venu réclamer 30% d’aire protégée d’ici 2030. On veut mettre de la pression sur les délégués qui sont à la COP et dire que c’est important pour nous la préservation de la biodiversité […] on n’a pas le choix d’être optimiste», a lancé un second manifestant.
La marche sera clôturée par les discours et revendications de représentants de peuples autochtones et de porte-parole des coalitions organisatrices.
Plusieurs politiciens ont déjà confirmé leur présence, dont les porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois.
Crédit photo: Marie-Michelle Lauzon | Noovo Info
Selon Marie-Josée Béliveau, chargée de campagne COP15 pour Greenpeace Canada, la mobilisation visait également à revendiquer la place des communautés autochtones autour de la table de discussions.
«Ce qu'on demande aux décideurs politiques, c'est de considérer les peuples autochtones dans tous les enjeux de protection de la biodiversité, mais aussi de les intégrer dans la prise de décisions, a-t-elle expliqué en entrevue. Ils sont les grands protecteurs de la nature : ce sont dans les territoires autochtones que l'on retrouve environ 80% de la biodiversité restante.»
Mme Béliveau a toutefois reconnu que la population pouvait entretenir un certain «cynisme» par rapport aux grandes rencontres internationales de ce genre, qui donnent souvent «peu de résultats».
«Il y a parfois des engagements mous qui sont pris et qui ne reflètent pas la crise actuelle, et d'autres qui sont pris, mais qui ne sont pas respectés. Encore aujourd'hui, le Canada écoute trop les voix des lobbyistes pétroliers ou miniers : on ne veut pas voir un spectacle, mais bien des déclarations claires et fortes», a-t-elle précisé.
Néanmoins, la chargée de campagne a assuré que ces conventions internationales restaient «cruciales», notamment pour les représentations autochtones qui viennent à Montréal pour se faire entendre.
Avec des informations de Marie-Michelle Lauzon, Noovo Info.