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Selon la première collecte de données, une grande majorité des participants (82%) semblent généralement percevoir leur qualité de vie comme bonne, très bonne ou même excellente.
Un bon nombre de Québécois a de façon générale une bonne perception de sa qualité de vie malgré le contexte pandémique, selon les résultats préliminaires d'une vaste recherche qui s'échelonne jusqu'en 2026 pour mesurer les impacts de la crise sanitaire.
L'étude nommée VIRAGE se penche sur l'évolution de la qualité de vie et de la résilience chez la population afin de mieux adapter les soins de santé et les services sociaux. Elle est menée sous la supervision de chercheuses du CIUSSS de la Mauricie-Centre-du-Québec (MCQ), de l'UQTR et du Réseau intersectoriel de recherche en santé de l'Université du Québec (RISUQ).
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Plus de 1000 répondants ont participé jusqu'à maintenant à cette enquête qui se déploie principalement dans les régions de la Mauricie, du Centre-du-Québec, du Bas-St-Laurent, de la Gaspésie et de l'Abitibi-Témiscamingue.
Selon la première collecte de données, une grande majorité des participants (82%) semblent généralement percevoir leur qualité de vie comme bonne, très bonne ou même excellente.
Sans surprise, l'étude suggère que la qualité de vie serait inférieure chez les personnes à faible revenu et avec un faible niveau de scolarité.
VIRAGE s'est basé sur le questionnaire de l'Organisation mondiale de la santé qui définit la qualité de vie selon quatre indicateurs: la santé physique, le bien-être psychologique, les relations sociales et l'environnement.
Les écarts entre les plus riches et les moins nantis sont davantage manifestes du côté du volet environnement, soit le sentiment de sécurité, vivre dans un milieu sain, l'accès à des activités de loisir, à du transport et à des soins.
«Parmi les retombées de notre étude, c'est de dire qu'il faut travailler sur les environnements favorables particulièrement chez les personnes les moins riches parce que ça va avoir sûrement un impact sur leur qualité de vie», mentionne en entrevue la directrice scientifique de l'infrastructure de recherche en prévention et promotion de la santé du CIUSSS MCQ, Julie Houle.
Une disparité est également observable entre ces groupes sociodémographiques sur le plan de la santé physique, ce qui est loin d'être surprenant, mentionne la professeure titulaire au département des sciences infirmières de l'UQTR.
Il est démontré scientifiquement que les environnements influencent plusieurs habitudes de vie liées à la santé et au développement de nombreuses maladies chroniques, indique Mme Houle.
Les résultats préliminaires de l'étude longitudinale révèlent aussi que la résilience, soit la capacité de rebondir après des événements stressants ou difficiles, joue un rôle clé sur la qualité de vie des Québécois.
La capacité de résilience expliquerait jusqu'à 30 % du bien-être psychologique, une corrélation «très forte», précise Mme Houle. Cette association est encore plus importante chez les personnes les moins riches.
Arriver à s'adapter aux épreuves difficiles, donner un sens à ce qui arrive et avoir le pouvoir d'agir sur la situation favorisent le bien-être psychologique,
«Devant les résultats qu'on a obtenus, ça va être important de pousser un peu plus loin les études pour mieux comprendre ce qui fait en sorte que les gens vont avoir plus ou moins de facilité à rebondir devant les épreuves difficiles», propose Mme Houle.
Selon elle, davantage d'efforts devront être mis auprès des populations à faible revenu pour favoriser leur capacité de résilience, voyant que cet indicateur a un impact important sur leur qualité de vie.
«Sachant pertinemment que si on améliore la capacité de résilience de cette population, on risque d'avoir un effet sur leur perception de bien-être psychologique», soutient la chercheuse.
Bien que les répondants se concentrent dans certaines régions, les résultats de l'étude pourraient servir à l'ensemble du Québec. Les données ont démontré jusqu'ici peu de différences significatives entre les régions, explique Julie Houle.
L'étude recherche toujours de nouveaux participants. Les personnes ayant déjà pris part à l'exercice sont invitées tous les six mois à répondre aux mêmes questionnaires pour suivre l'évolution de la qualité de vie et de la capacité de résilience.