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«Là, on ne s'en va pas dans la bonne direction.»
Les travailleuses de 16 CPE débraient toute la journée, mercredi, joignant ainsi le mouvement de grève dans les services de garde, qui était jusqu'ici limité à des grèves d'une durée de quelques heures.
Ce sont maintenant 500 travailleuses membres du Syndicat québécois des employés de service (SQEES), affilié à la FTQ, qui tiennent ainsi leur première journée de grève.
Elles ont prévu débrayer durant trois jours, les 4, 11 et 18 décembre. Le mandat dont elles se sont dotées prévoit même une grève illimitée, au besoin.
«Là, on ne s'en va pas dans la bonne direction. Moi, je trouve ça hyper inquiétant. Je trouve ça hyper inquiétant; nos CPE, ça s'en va dans le mur présentement. On a de moins en moins d'éducatrices qualifiées, d'intervenantes. On a de moins en moins de monde qui veulent rester et qui veulent aller dans cette profession-là. On est en train un peu de 'scrapper' notre réseau des CPE», a tonné la présidente du SQEES, Sylvie Nelson, en entrevue.
Elle rapporte que le gouvernement du Québec offre toujours 12,7 % d'augmentation de salaire sur cinq ans aux travailleuses dans les CPE, alors que l'ensemble des employés de l'État se sont vus accorder 17,4 % sur cinq ans.
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Le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, avait déjà répondu à ce sujet que l'augmentation salariale de 17,4 % au secteur public avait été accordée en échange de «contreparties» de nature à améliorer la dispensation de soins et services à la population.
«Alors, qu'ils nous parlent des contreparties qu'ils veulent avoir. Je pense que nos intervenantes sont déjà assez flexibles en CPE», rétorque Mme Nelson au Conseil du trésor.
Le salaire d'une éducatrice qualifiée en CPE au premier échelon est de 21,60 $ l'heure.
Karima Hendis, éducatrice depuis 30 ans et qui a participé à la manifestation à Montréal, invite le gouvernement à passer une journée avec les éducatrices. «Vous allez voir les conditions et les difficultés, ce que les éducatrices vivent et vous comprendrez», a-t-elle lancé à Noovo Info.
La dirigeante syndicale souligne que, pour le même type d'emploi d'éducatrice dans le réseau scolaire et dans un CPE, le salaire est 12 % plus élevé dans le réseau scolaire.
Les négociations ne sont pas rompues; le SQEES a deux autres rencontres prévues les 12 et 17 décembre.
Avant celles du SQEES, les syndiquées de la Fédération des intervenantes en petite enfance, affiliée à la CSQ, ont tenu plusieurs débrayages de quelques heures, ces dernières semaines, tant dans les Centres de la petite enfance que dans les services de garde en milieu familial. Leur grève a pris la forme d'une ouverture de plus en plus tardive du service de garde, de semaine en semaine.
La Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, détient aussi un mandat de journées de grève dans des CPE, mais elle ne l'a pas encore exercé.
Le Conseil du trésor a déjà affirmé que le recours à des moyens de pression appartenait aux syndicats.
Québec veut ouvrir des milliers de places dans les services de garde pour répondre à la demande et tente aussi d'attirer des candidats dans ces formations.
Avec la collaboration d'Audrey Bonaque pour Noovo Info