Début du contenu principal.
La famille Ly soutient que le montant d'argent que leur a offert la STM est inférieur à la valeur des autres propriétés du secteur.
La famille Ly devra abandonner en janvier le duplex qu'elle habite depuis 40 ans dans l'arrondissement montréalais de Rosemont—La Petite-Patrie parce que la Société des transports de Montréal (STM) l'a exproprié pour construire à la place un poste de ventilation souterrain pour le réseau du métro.
Trivi Ly et sa sœur vivent dans cette maison avec leurs parents âgés de 72 et 73 ans.
Il raconte que la STM avait approché la famille une première fois, il y a six ans. À l'époque, la famille avait déclaré qu'elle ne voulait pas céder la propriété. Il ajoute qu'à sa grande surprise, elle a reçu une lettre de la STM il y a six mois, leur annonçant qu'elle devait quitter les lieux à la mi-novembre.
«Ils sont très bouleversés et tristes parce qu'ils ne veulent pas quitter cette maison, dit M. Ly en parlant de ses parents. C'est la première maison qu'ils ont achetée, ils veulent vraiment rester là et donner la propriété aux enfants de la prochaine génération.»
À VOIR AUSSI | Attendre des mois avant d'avoir une réponse: des locataires demandent une réforme complète du TAL
M. Ly a réussi à obtenir un délai de deux mois pour demeurer dans la maison jusqu'à la fin de janvier, la famille ayant besoin de plus de temps pour trouver un nouvel endroit où résider.
Il souligne que la famille a reçu une offre de 696 000 $ pour s'en aller, mais que la STM avait réduit ce prix de 100 000 $ après une inspection. Trouver un duplex semblable avec deux espaces privés de stationnement à ce prix dans le même quartier est une mission «impossible», selon lui.
Jeudi, M. Ly est allé à la réunion de la STM à l'hôtel de ville de Montréal. Il juge que l'agence de transport n'a pas démontré les raisons qui l'ont poussée à exproprier le duplex familial, car il semble y avoir d'autres solutions pour ériger un poste de ventilation dans le secteur.
La STM dit avoir le droit d'exproprier la maison pour ce projet en vertu de la loi québécoise sur le transport collectif.
Les voisins tentent de soutenir la famille en faisant signer une pétition visant à empêcher l'expropriation de la maison. Celle-ci avait recueilli vendredi après-midi près de 2900 signatures.
Tristan Desjardins Drouin est l'un de ceux qui ont organisé la pétition. Il mentionne que certains sites avoisinants, dont certains sont vacants, auraient été une meilleure solution pour le poste de ventilation.
«On a posé beaucoup de questions. On a demandé les raisons qui justifieraient ce choix. On est toujours dans l'attente de la STM. On se demande si on pourra recevoir les documents à temps», déplore-t-il.
Un porte-parole de la STM, Amélie Régis, dit que l'agence a examiné «des dizaines de locations» avant de trancher en faveur de la propriété des Ly.
«C'est l'endroit qui répond le mieux à nos besoins», a-t-il écrit dans un courriel, la semaine dernière. Toutefois, vendredi, Mme Régis a indiqué que la STM voulait voir si une parcelle de terrain appartenant à une entreprise gouvernementale était disponible. La STM l'avait requise en 2021, mais elle avait essuyé un refus.
Mme Régis dit que la compensation de 560 000 $ n'est que provisoire. La famille pourrait avoir droit à un montant supplémentaire. «Le processus d'expropriation est toujours en cours. La STM versera une compensation conformément à la loi.»
La STM soutient que le projet de poste de ventilation est nécessaire. «Le poste de ventilation actuel arrive à la fin de sa vie utile et il doit être remplacé par un nouveau poste conforme aux normes actuelles en matière de bruit et de ventilation», peut-on lire sur le site de l'agence.
Les travaux doivent débuter à l'automne 2026.