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Contrairement à de nombreux observateurs, Jill Sinclair n'a jamais été étonnée par la force de résistance des Ukrainiens.
L'ex-diplomate canadienne Jill Sinclair est passée par toute la gamme des émotions au cours des derniers mois en voyant le peuple ukrainien se tenir debout devant l'envahisseur russe. Mais contrairement à de nombreux observateurs, elle n'a jamais été étonnée par la force de résistance des Ukrainiens.
«Je vois que les gens sont vraiment surpris de voir la manière dont se défend l'armée ukrainienne, mais aussi de la force de l'Ukraine en tant que peuple et que pays. Moi je ne le suis pas. Ces gens n'avaient qu'à regarder ce qui s'y passait», a mentionné Mme Sinclair.
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Dès 2016, l'ancienne sous-ministre adjointe au ministère de la Défense nationale a été choisie pour représenter le Canada au Conseil consultatif sur la réforme de la défense (CCRD) de l'Ukraine, dont l'objectif était d'aider le pays à réformer son armée de fond en comble.
Donc pendant que des militaires canadiens formaient des soldats en Ukraine, Mme Sinclair aidait Kyiv à moderniser ses opérations pour assurer que son armée atteigne les normes d'aujourd'hui.
«Ils avaient un programme de réforme très volumineux, qui allait de la haute hiérarchie aux ressources humaines, en passant par le système d'attribution des promotions. Ils devaient remplacer leur ancien modèle datant de l'époque de l'Union soviétique», a-t-elle expliqué.
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Ce genre de réforme est souvent imposé à certains pays qui souhaitent recevoir de l'aide financière des pays occidentaux. Selon Mme Sinclair, c'est l'Ukraine qui a chapeauté la composition du groupe, qui comprenait aussi des hauts gradés des armées des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne, de la Pologne et de la Lituanie.
Puisque l'Ukraine était impliquée à part entière dans le projet, le comité a réussi à poursuivre ses travaux malgré de nombreux changements au sein du gouvernement. Quatre ministres de la Défense se sont notamment succédé au cours des six dernières années, mais ils ont tous continué à consulter le conseil.
«Nous n'avons jamais eu peur que l'un d'eux décide de tout arrêter parce qu'ils n'avaient plus besoin de notre aide», a souligné l'ex-diplomate.
Selon Mme Sinclair, la révolution de la Dignité de 2014 en Ukraine - quand des millions d'Ukrainiens se sont rassemblés pour chasser le gouvernement pro-russe en place - était un signe clair que le pays devait tisser des liens plus serrés avec le reste de l'Europe.
Pour ce faire, des changements devaient être apportés non seulement à l'armée, mais à tout l'appareil gouvernemental.
«Toute personne qui a travaillé avec l'Ukraine vous dira qu'elle travaillait sur une modernisation parce qu'elle le voulait, pas parce qu'on lui imposait. Elle souhaitait avoir une démocratie plus forte», croit Mme Sinclair.
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La route n'a pas toujours été facile, mais malgré l'invasion russe en cours, le comité poursuit son travail en Ukraine et offre ses recommandations à l'armée et au gouvernement. Les actes de Moscou ne font que réaffirmer que Kyiv doit s'en éloigner, selon Mme Sinclair.
Même si la guerre est loin d'être terminée, Mme Sinclair voit certains défis qui devront être relevés rapidement, surtout concernant l'accompagnement des soldats après leur période de service.
«Comment gérer des milliers de jeunes hommes après une guerre où ils ont gagné des batailles et, espérons-le, la guerre? Ce sera un défi.»