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Actuellement, il y a 2,1 millions de personnes qui ne sont pas inscrites auprès d'un médecin de famille.
Le gouvernement Legault pourrait retirer pas moins de 1,5 million de rendez-vous médicaux à des personnes qui ont des médecins de famille pour les redistribuer à des personnes qui n'en ont pas.
C'est une des options proposées par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), dans une étude sur la première ligne rendue publique cette semaine.
Ce faisant, seules les personnes qui sont plus vulnérables et qui ont des problèmes de santé seraient affectées à un médecin de famille, au détriment des personnes en santé.
Rappelons qu'à l'origine, la Coalition avenir Québec (CAQ) avait promis l'accès à un médecin de famille pour chaque patient.
À la période de questions jeudi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a évoqué de nouveaux «critères de vulnérabilité» pour la prise en charge qui étaient définis par l'INESSS.
«Les médecins nous ont demandé de réviser les critères de vulnérabilité des patients. Ça ne se fait pas comme ça, en criant ciseau», a-t-il déclaré.
«On va présenter cette liste-là de nouveaux critères, par ma collègue (la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel), qui négocie avec les médecins, et on va pouvoir trouver des solutions pour que les médecins (...) soient obligés de prendre les patients vulnérables.»
Ces scénarios s'inscrivent ainsi dans le cadre des négociations pour renouveler l'entente avec la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ).
Actuellement, il y a 2,1 millions de personnes qui ne sont pas inscrites auprès d'un médecin de famille (MDF), lit-on dans l'étude.
«Les personnes inscrites auprès d’un MDF consultent en moyenne entre 2 et 6 fois plus en clinique que les non-inscrites, selon leur profil de santé. Inversement, les personnes sans inscription auprès d’un médecin de famille consultent plus souvent à l’urgence, en particulier pour des problèmes non urgents.»
Pour 2022-2023, 4,9 millions de personnes considérées comme en santé comptaient pour 7,1 millions de visites effectuées, sur un total de 17,6 millions de consultations en clinique de médecins, d'infirmières praticiennes spécialisées (IPS) ou aux urgences.
Les personnes en santé inscrites auprès d'un médecin perdraient 640 000 rendez-vous et les non-inscrits en gagneraient 780 000.
Deuxième catégorie, chez les personnes avec des affections chroniques mineures, qui comptent pour 1,4 million de visites: les personnes inscrites perdraient 170 000 rendez-vous et les non-inscrites en gagneraient 90 000.
Troisième catégorie, les personnes avec des affections modérées, qui comptent pour 5,5 millions de visites. Les inscrites perdraient 570 000 visites, les non-inscrites en gagneraient 340 000.
Enfin, les patients aux prises avec des affections majeures: les personnes inscrites perdraient 140 000 rendez-vous, tandis que les non-inscrites en gagneraient 330 000.
Ainsi, les redistributions de rendez-vous des inscrits vers les non-inscrits totaliseraient 1,5 million.