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La députée libérale fédérale Salma Zahid critique la réaction tiède de son propre gouvernement à la suite des violences de la police israélienne à Jérusalem, dans la nuit de mercredi.
Une députée libérale critique la réponse timide de son propre gouvernement à l'administration de droite israélienne, à la suite des violences policières à Jérusalem mercredi, mais son parti ne montre aucun signe d'aller au-delà des expressions habituelles de préoccupations et de tristesse.
Tôt mercredi, heure locale, la police israélienne a pris d'assaut la mosquée Al-Aqsa, dans la vieille ville de Jérusalem, alors que la police tirait des grenades assourdissantes sur des Palestiniens qui lançaient des pierres et des pétards.
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La députée libérale torontoise Salma Zahid a publié sur Twitter une vidéo où l'on voit des policiers israéliens frapper des musulmans avec des matraques. Elle écrit qu'il existe «un lien direct» entre la violence policière en Israël et les «provocations» de ministres d'extrême droite du gouvernement du premier ministre Benyamin Nétanyahou.
Disgusting and unacceptable. And there's a direct line between the far right extremist Nettenyahu Ministers' provocations and this violence by Israeli police. Canada cannot stand by and issue bland statements anymore. Either we stand for human rights or we don't @melaniejoly https://t.co/HW32FoehwY
— Salma Zahid (@SalmaZahid15) April 5, 2023
«Le Canada ne peut plus rester les bras croisés et publier des déclarations tièdes. Soit nous défendons les droits de la personne, soit nous ne le faisons pas», écrit la députée, en interpellant directement dans sa publication la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.
Il n'a pas été possible de joindre Mme Zahid mercredi pour obtenir une entrevue.
Quelques heures après son message sur Twitter, la ministre Joly a condamné «fermement les actes de violence contre des Palestiniens à Al-Aqsa», mais n'a fait allusion à aucune action du gouvernement canadien.
«Le caractère sacré et le statu quo des lieux saints doivent être respectés, écrit-elle. À l'aube de la Pâque juive et durant le Ramadan, nous appelons à ce que la violence cesse immédiatement.»
Nous condamnons fermement les tirs de roquettes sur des communautés en Israël. Nous continuons à nous opposer aux actions qui contribuent à durcir les positions et à diminuer les possibilités de réaliser la paix.
— Mélanie Joly (@melaniejoly) April 5, 2023
Dans un deuxième message, la ministre Joly condamnait de la même façon «les tirs de roquettes»signalés depuis Gaza vers des Israéliens, qui semblent avoir été provoqués par la violence à la mosquée Al-Aqsa.
«Nous continuons à nous opposer aux actions qui contribuent à durcir les positions et à diminuer les possibilités de réaliser la paix», conclut Mme Joly, qui est à Bruxelles pour une réunion ministérielle des pays membres de l'OTAN.
Le secrétaire parlementaire de Mme Joly, Rob Oliphant, a condamné mercredi matin «l'attaque contre les Palestiniens en prière», interpellant directement le gouvernement israélien.
«Le cycle de la violence doit cesser. Il est impératif que le gouvernement israélien agisse immédiatement pour ramener le calme et que toutes les parties travaillent pour une solution pacifique et juste», écrit-il sur Twitter.
Une poignée de députés libéraux ont publié des déclarations similaires. Les députés néo-démocrates, quant à eux, demandent des sanctions contre Israël. Les principaux ténors conservateurs n'avaient pas commenté la situation mercredi midi.
L'organisation caritative Islamic Relief Canada a déclaré que «le Canada devait faire plus», tandis que le Conseil national des musulmans canadiens préconise `=«que nous soyons clairs et sans équivoque dans notre réponse -- et que nous prenions des mesures concrètes. Cela ne peut pas continuer».
La semaine dernière, la ministre Joly s'était entretenue, avec des journalistes, de la réforme judiciaire controversée du premier ministre Nétanyahou, qui a déclenché des troubles massifs à travers Israël à propos de son projet de refonte des pouvoirs des juges. À l'époque, Mme Joly n'a pas dit si le Canada envisageait des sanctions.
Des groupes de militants canadiens soutenant les Palestiniens ont appelé mercredi Ottawa à suspendre le commerce des armes avec Israël.
Sans même être interrogé là-dessus mercredi matin, le premier ministre Justin Trudeau a fait une déclaration spontanée sur cette question, se disant préoccupé par «la rhétorique enflammée du gouvernement israélien».
«C'est le mois sacré du Ramadan. C'est la Pâque (juive) en ce moment. Et les familles, israéliennes et palestiniennes, méritent de pouvoir célébrer et réfléchir en paix et en sécurité. C'est pourquoi nous déplorons ce qui se passe en ce moment», a déclaré M. Trudeau, en marge de la réunion du caucus libéral.
«Nous sommes extrêmement préoccupés par la rhétorique enflammée du gouvernement israélien», a ajouté M. Trudeau. Il a déclaré que le Canada, un `ami cher, proche et fidèle' d'Israël, croit qu'il est nécessaire que le gouvernement Nétanyahou modifie son approche.
Il a également fait écho à la condamnation par la ministre Joly des tirs de roquettes signalés depuis Gaza.
Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes a défendu les gestes de la police à Jérusalem. «Ceux qui répondent aux appels du Hamas à la confrontation (et) se barricadent dans un lieu de culte avec des armes ne sont pas des fidèles innocents», a écrit l'organisme sur Twitter.
«La critique du comportement de la police ne devrait pas exonérer ceux qui sont déterminés à perturber le Ramadan célébré pacifiquement par des milliers de musulmans.»
Le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que l'incident avait été initié par «une poignée de personnes extrémistes et violentes qui sont incitées par des éléments terroristes». Il a défendu les gestes de la police en raison du risque que l'incident «enflamme toute la région».
Accusé de corruption, M. Nétanyahou s'est maintenu au pouvoir grâce à une coalition qui comprend des politiciens d'extrême droite qui ont encouragé les colonies juives illégales en territoire palestinien.
Le ministre de la Sécurité nationale du gouvernement Nétanyahou, Itamar Ben-Gvir, a ordonné en février à la police d'interdire les drapeaux palestiniens dans les lieux publics. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a été condamné par la communauté internationale pour avoir appelé à «anéantir» le village de Huwara, en Cisjordanie, après que des colons ont incendié des maisons palestiniennes en réponse au meurtre de deux Israéliens.
Ottawa a intensifié sa critique d'Israël, appelant à des «mesures punitives», mais résistant aux interdictions de voyager et aux sanctions qu'il a déjà imposées à de hauts responsables du Sri Lanka, de Haïti ou du Venezuela.
En février, une délégation de sénateurs canadiens a invité le président du parlement israélien, Amir Ohana, à visiter le Canada. M. Ohana a déjà suscité la controverse en affirmant dans une entrevue aux médias que les musulmans sont enclins à une «culture meurtrière».
En tant qu'ancien ministre de la Sécurité publique, il a modifié la liste prioritaire de vaccination contre la COVID-19 en Israël pour exclure les prisonniers palestiniens.